Marcel Blain, ancien fendeur à La Pouëze (Maine-et-Loire), nous raconte son métier aujourd’hui disparu en 2020. Avec la fin de l’activité ardoisière en Anjou, bon nombre de métiers typiques de ce secteur ont disparu comme celui de fendeur d’ardoise.
Une profession qui nécessitait une grande dextérité et une capacité d’analyse rapide pour juger de la qualité de la pierre. Le fendeur d’ardoise était un ouvrier qualifié habile de ses mains. Marcel Blain, de La Pouëze, âgé de 84 ans, était de ceux-là. Il raconte.
Quel a été votre itinéraire professionnel ?
Je suis rentré à l’âge de 15 ans aux Ardoisières, le 1er octobre 1951. J’ai intégré l’effectif du site de La Pouëze, village dont je suis originaire, au hameau de La Lande plus précisément.
J’ai fait toute ma carrière ici, mis à part quelques passages à Trélazé par manque de schiste. Au départ, j’accrochais les wagons à la sortie du puits. On disait à la baillée, puis en 1953 j’ai été formé au métier de fendeur. J’ai toujours exercé cette profession sauf au retour de l’armée, en 1959. J’avais obligation de faire six mois au front.
Expliquez-nous ce métier
Notre salaire découlait de notre activité, on réceptionnait des blocs de pierre prédécoupés, appelés repartons, dans lesquels on sortait des ardoises pour les toitures. Le ciseau et le maillet étaient nos outils privilégiés.
Il fallait être le plus avantageux possible en effectuant un travail de qualité. Il ne faut pas oublier que l’ardoise de La Pouëze est réputée pour couvrir les sites classés, châteaux et autres.
Un de vos bons souvenirs ?
Je suis à la retraite depuis 1991 et je me souviens surtout de l’ambiance entre perreyeux, même si les fendeurs étaient plus individualistes du fait du rendement.
J’avais pour surnom “Chapelle” et il m’arrivait d’être en équipe avec la Guibray, alias Albert Derouet, décédé cette année. Une grande camaraderie nous unissait.
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