Elle a vécu l’explosion du port de Beyrouth en direct, à plus de 3000 km de distance. Elle se remémore :
Un ami m’a appelé parce que sa sœur a été gravement blessée à la main et m’a demandé de l’aide»
Originaire de Château-Gontier (Mayenne), la jeune femme travaille actuellement à Lausanne en Suisse en tant que médecin spécialisée de la chirurgie de la main.
Déjà partie au Liban pour ses études
Alors qu’elle était en école d’infirmière, il y a plus de 10 ans, elle est partie travaillé à Beyrouth. Elle s’occupait notamment d’un petit garçon, atteinte d’une maladie à la main et qui n’avait jamais été pris en charge. La Mayennaise est encore en contact avec ses amis Libanais :
J’ai fait des rencontres incroyables et j’ai beaucoup d’amis là-bas»
Un départ pendant ses vacances
Aujourd’hui médecin, elle veut retourner au Liban, pendant ses vacances au mois de septembre, pour aider la population mais aussi ses anciens collègues, qui ont été directement impactés :
J’ai travaillé à Saint-Georges hospital, qui a été directement touché par l’explosion. Les fenêtres ont volé en éclats. Des collègues ont été blessés et l’hôpital est devenu impraticable "
Plusieurs hôpitaux ont été touchés et les patients ont été rapatriés dans d’autres établissements. C'est ce que rapporte Jocelyne Kassouha, éducatrice depuis 20 ans à Zahlé, ville à quelques kilomètres de Beyrouth.
Il y a quelques années, elle est venue à Château-Gontier, grâce à l'association Enfants du Liban et a rencontré Justine. Elle a accompagné de jeunes libanais dans les familles d'accueil mayennaises, alors que la guerre faisait rage au pays, en 2006.
Les liens sont encore forts entre les familles et les enfants, devenus adultes. A l'annonce de cette explosion, c'était la sueur froide pour elles, comme témoigne Isabelle Elias. Elle a accueilli neuf enfants libanais pendant plusieurs années :
J’étais très inquiète. Mon premier réflexe a été de prendre de leurs nouvelles»
La solidarité s'organise dans les ruines de la ville
Isabelle raconte que la vie était déjà difficile pour ses jeunes qui ont perdu leur emploi à cause de la crise, accentuée par le Covid. Aujourd’hui, l’explosion est une peine de plus. Jocelyne Kassouha, toujours en contact avec les familles mayennaises, tente de redonner espoir aux jeunes mais elle-même est découragée :
On a beau se relever, on a l’impression qu’on ne sort jamais de ces tragédies. La guerre, la crise, le chômage et maintenant ça »
Malgré tout, avec les jeunes qu’elle accompagne, elle garde la force pour déblayer la capitale libanaise et venir en aide aux démunis :
On réalise des chantiers. Ici, c’est l’entraide. Il n’y a pas le choix car on est livré un peu à nous-même »
Jocelyne reste aussi en contact avec les enfants de l’association partis en France, devenus adultes notamment avec Héléna, accueilli à Château-Gontier en 2006. Aujourd’hui, elle est infirmière et vient en aide aux sinistrés.
Arielle Bossuyt
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