[caption id="attachment_35614429" align="alignnone" width="800"] Avant de détruire un nid, les frelons asiatiques sont tués
avec un produit spécial. (©Constance Agnes/Haut Anjou)[/caption]
Jean-Pierre Thomain, Michel Gohier et Bernard Cochet sont tous trois apiculteurs amateurs et opèrent aujourd'hui en 2020 et depuis cinq ans sur les communes déléguées de Segré-en-Anjou-bleu (Maine-et-Loire) pour détruire des nids de frelons asiatiques.
Soutenus par l’Association sanitaire départementale, ces trois apiculteurs interviennent toujours bénévolement.
« Les frais engendrés par la destruction des nids sont entièrement pris en charge par la collectivité locale. Les particuliers qui nous contactent n’ont rien à payer. »
Une population de frelons qui augmente
En cette période de l’année, les apiculteurs sont particulièrement sollicités. Les interventions ont commencé plus tôt que d’habitude cette année et sont bien plus nombreuses.
La faute à « un hiver très doux, sans gel » qui n’a pas tué les reines fondatrices et à « une récolte de miel très bonne cette année, qui a permis aux frelons asiatiques de manger en abondance », précise Michel Gohier.
C’est également à cette époque-ci que l’on constate le plus de nids, dont la population ne cesse d’augmenter depuis les dernières années.
« Cela devient un réel problème, s’inquiète Jean-Pierre Thomain, le référent de l’association apicole du Maine-et-Loire (Asad). Cette espèce est un super prédateur. Nous avons découvert que lorsqu’un nid est présent sur un lieu précis, il ne reste plus aucun insecte vivant à un kilomètre à la ronde ! »
Une intervention vitale pour la biodiversité...
Pour éviter un tel scénario, les trois apiculteurs lancent, chaque printemps, une vaste opération pour piéger les fondatrices. Entre fin février et début avril 2020, le nombre de captures s’est élevé à 202.
Des opérations « indispensables » pour Bernard Cochet, car le frelon asiatique est glouton et peut rapidement s’en prendre aux abeilles.
Il s’installe de plus en plus dans les villes, dans les zones humides et à proximité de points d’eau pour une question de « température et d’alimentation, plus facilement trouvable en ville qu’en campagne » précise Jean-Pierre Thomain.
Lorsque les membres de l’association sont appelés sur le terrain, plusieurs étapes sont nécessaires. La première consiste à découvrir le nid, l’identifier et voir si sa destruction est possible.
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... Et un mode opératoire spécifique
Une intervention est ensuite planifiée : deux membres de l’association se servent d’une perche d’1,30 m, dont l’extrémité possède une aiguille contenant de la poudre.
Il s’agit le plus souvent d’un insecticide très puissant qui vise à faire mourir les frelons
. «Lorsque l’on intervient, il faut être très bien équipé car c’est une opération délicate et la réaction des insectes peut être dangereuse. Pour cette raison, nous établissons à chaque intervention une zone de non-droit de 50 mètres », explique Jean-Pierre Thomain.
Après 72 h, les apiculteurs reviennent sur les lieux pour démonter les nids et les brûler.
Un moyen de protéger la faune qui pourrait s’installer ou se nourrir de ce dont est composé le nid car « elle pourrait être intoxiquée », précise le référent de l’association
Il tient tout de même à prévenir : en cas de doute sur la présence d’un nid, il ne faut pas y toucher et appeler la mairie qui redirigera vers l’association.
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