Les étés très secs se répètent. L'été 2020 n'aura pas échappé à la régle. Les épisodes orageux n'inverseront pas la tendance. Le végétal souffre. Avec le changement climatique, le paysage changera inévitablement dans les prochaines années. Benoît Guais,technicien des espaces verts à Château-Gontier (Mayenne) en tient compte dans le choix des végétaux.
L'arrosage reste un casse-tête. Benoît Guais s’inquiétait le 10 août 2020 de pouvoir encore arroser les jardinières, squares, massifs du jardin du Bout-du-Monde, ainsi que les terrains de football à Château-Gontier.
Grâce à l’arrosage intégré, on utilise l’eau de la rivière.
Mais le technicien se rappelle que la préfecture l’avait interdit le 20 août 2019 tellement la sécheresse sévissait.
On tend le dos pour que la date ne soit pas avancée, cette année.
Benoît Guais a eu le nez creux. La préfecture de la Mayenne l’a prise le 12 août 2020. Mais avec les orages depuis le 18 août 2020, le seuil d’alerte renforcé a été levé et l’arrosage des massifs de nouveau autorisé. Cependant l'évolution du paysage au fil des ans est inéluctable.
Le paysage va changer
Benoît Guais le constate :
Les tulipiers sur le quai d’Alsace-Lorraine à Château-Gontier devraient être en fleurs. Là, ils perdent déjà leurs feuilles. Si les étés continuent comme ça - c’est le cas depuis quatre années - tout ce qui est ornemental (pelouses, plantes annuelles), hors sol (jardinières), et même les arbustes à feuillage sombre (physocarpes, hortensias...) va souffrir.
Benoît Guais le pressent :
Le changement climatique redessinera notre paysage. Des arbres emblématiques comme les chênes pédonculés et les marronniers disparaîtront. On voit déjà leur cime qui décline là où ils sont isolés. Les branches perdent leurs feuilles précocement. Ils puisent trop dans leurs réserves.
Les prunus (cerisiers, brugnoniers...) résisteront mal eux aussi.
L’avenir compromis des jardinières
Gouverner, c’est prévoir dit l'adage. Depuis plusieurs années, les agents des espaces verts modifient leur palette végétale. Ils privilégient les plantes xérophiles (espèces moins sensibles à la sécheresse) tels les érables de Montpellier, les conifères, chênes sessiles, chênes verts.
Côté arbustes, les agents des espaces de la ville de Château-Gontier (Mayenne) mettront en terre à l'avenir de plus en plus de cystes à l’état sauvage en Corse, des agaves, oliviers, des palmiers bien acclimatés dans notre région. Et des plantes grasses comme le sedum, les sauges, ou de bord de mer telles que le caryoptéris et le teucrium.
Ils ont incorporé des vivaces dans les compositions florales. Pour les pelouses, sont choisis des mélanges de graminées faisant la part belle au fétuque, au feuillage plus rond nécessitant moins de tontes.
Depuis cinq ans, on a réduit d’un quart l’arrosage, supprimé des endroits comme les ronds-points. Il faut vraiment qu’on s’adapte.
Alors plusieurs questions se posent :
Benoît Guais s'interroge :
Garderons-nous les 300 jardinières en ville. Cela en vaut-il la chandelle ? Il faut acheter le terreau, planter, forcer, et arroser... Pas évident. Pour pallier le manque d’eau, l’été, créer des réserves pourrait s’avérer intéressant
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