Depuis 15 ans, Virginie et Olivier Honoré, éleveurs de vaches laitières, à Daon (Mayenne), font appel au service de remplacement pour partir au moins deux ou trois jours. Ils le font aussi pour leurs enfants comme explique la mère de famille :
Leur père est souvent au travail. Ils veulent nous voir plus souvent, donc on consacre ce temps pour nous retrouver »
Cette année, ils ont fait une « folie », ils sont partis à Pau, pour voir leur fille. Mais les éleveurs ont parfois du mal à décrocher :
C’est l’une des premières fois qu’on part aussi loin. D’habitude, on reste dans le secteur, si jamais il y a un problème. On part en fonction de nos bêtes »
Les heures proposées ont baissé de moitié
Cette année, certains agriculteurs ont annulé leurs vacances en raison du Covid ou ont voulu les avancer, avec la sécheresse qui a poussé à une moisson précoce. Mais difficile de changer de planning car les services de remplacements sont très demandés. Et celui du pays de Château-Gontier n’échappe pas à la règle. Pour bien faire, il faudrait réserver dès le mois de mars. Eric Toueille, président du service depuis 2014, constate une baisse des effectifs :
Aujourd’hui, on propose 10 000 heures de travail contre 24 000 il y a six ans. Il nous faudrait 10 personnes pour satisfaire tout le monde"
Il n’y a plus qu’un seul salarié qui se partage les missions avec 6 ou 7 personnes à mi-temps alors que le service compte 200 adhérents. Et la responsabilité du remplaçant est grande : il doit gérer toute l’exploitation, seul. Eric précise toutefois qu'il ne faut pas forcément de diplômes mais de bonnes connaissances.
Cette baisse d'effectif pourrait à l'avenir, mettre un terme aux services locaux. En Maine-et-Loire, tout a été centralisé par manque de personnes. En Mayenne, il y a 23 services de remplacements mais jusqu’à quand ? Eric soutient pourtant que c'est important d'avoir des antennes locales :
En centralisant, on est moins proches des besoins de nos adhérents »
Arielle Bossuyt
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