Aline Jugé, de Saint-Aignan-sur-Roë (Mayenne), dans le Pays de Craon, est passionnée d’histoire et de patrimoine depuis toute petite. Mais elle ne trouvait pas sa voie.
Quand en terminale on vous demande ce que vous voulez faire, ne sachant pas, j’ai pris la liste des métiers de l’Onisep et quand je suis tombée à la lettre T sur tailleur de pierre, ça m’a fait tilt », explique-t-elle.
Education nationale et patrons peu enclins
Mais le corps professoral la dissuade. Alors, elle part à l’université passer une licence d’histoire. Elle s’engage aussi dans un service civique de chantiers internationaux avec Concordia. Elle s’exerce alors à la taille de pierre « et ça a confirmé que c’est ce que je voulais faire. »
Elle passe alors un CAP et BP de tailleur de pierre. Mais que ce fut dur de trouver un maître d’apprentissage !
Déjà, les artisans dans ce domaine ne sont pas nombreux et bien souvent ils travaillent seul, ils n’ont pas la possibilité de prendre un apprenti. Et quand ils peuvent, ils me signifiaient clairement qu’ils souhaitaient un homme.
Elle continue : «J’ai dû écumer une cinquantaine d’entreprises dans l’ouest avant de trouver. Certains, quand j’appelais, me disaient oui pour un apprentissage pensant que j’appelais pour mon fils, et quand je leur disais que c’était pour moi, c’était non. »
Mais elle se bat s’accroche et fait ses preuves chez son patron. Ensuite Aline Jugé part à La Châtre (Indre) pour suivre la formation de sculptrice ornemaniste.
Quand le tailleur de pierre travaille sur un monument historique, il ne peut travailler le vivant, comme les personnages, les fleurs, etc. Il doit s’arrêter s’il n’a pas la formation. »
Aline peut aujourd’hui travailler de A à Z sur de superbes monuments donc. En 2020, elle s’installe en tant qu’auto-entrepreneur dans sa société baptisée Le petit menhir, installé à Vilaine-la-Juhel.
Les Jardins de Babylone à Echologia, et Jublains
Actuellement, elle participe au grand projet d’Echologia qui, pour fêter ses dix ans, a décidé de lancer un chantier participatif sur une dizaine d’années pour recréer l’esprit des Jardins de Babylone basés sur l’aquaponie, parsemés de fontaines, etc. Les touristes sont amenés à tailler leurs pierres sur les conseils d’Aline et de les poser.
Cela correspond tout à fait à mes valeurs. Cela permet de sensibiliser, de faire découvrir mon métier, etc. »
Aline travaille aussi à Jublains où sur inscription vous pouvez apprendre la taille de la pierre. « C’est un métier qui nécessite de la patience et persévérance. Il n’y a pas besoin de forces spécialement. »
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