Les établissements publics recevant du public et accueillant des enfants de moins de douze ans doivent veiller à la bonne qualité de l’air intérieur.
Car on ne le sait peut-être pas « mais l’air intérieur est plus pollué souvent que l’air extérieur », indique Aude Leblanc du centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE) aux élus du Pays de Craon réunis le 14 septembre, salle du Mûrier.
Quand on sait qu’on respire 14 000 litres d’air par jour et par personne, le sujet n’est pas anodin. Des troubles de santé peuvent en résulter : allergies, fatigue, maux de tête…
Ces pollutions proviennent des peintures, du mobilier, des produits utilisés pour l’entretien des lieux…
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La loi Grenelle 2 a rendu obligatoire la surveillance de l’air intérieur. Depuis janvier 2018, ces établissements doivent donc réaliser un diagnostic et un plan d’action qui sera réalisé à travers le contrat local de santé (CLS).
Déjà localement, le CIAS du Pays de Craon (Mayenne) avait acquis des outils pour mesure la qualité d’air dans les multi-accueils. Ils ont été mis à disposition des communes pour établir des mesures dans les écoles. Craon, Cossé-le-Vivien, Saint-Poix, Laubrières et Pommerieux ont réalisé des relevés.
« Boîtes hermétiques » ?
Une discussion s’est engagée. « En campagne, on est habitué à ouvrir les fenêtres avant l’entrée des enfants et en journée pour aérer, pas besoin de tout ça. Franchement, on dépense encore de l’argent pour rien », indique le maire d’Astillé Loïc Derouet.
Les 14 000 € qui en coûteront pour ces analyses au niveau du pays de Craon sont pris en charge par l’agence régionale de santé et la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, rassure l’intervenante.
Pas de quoi apaiser l’élu : « Oui mais derrière cet argent, ce sont les impôts de tout le monde. »
Philippe Guiard, vice-président : « Autant profiter de l’occasion pour détecter des choses que nous n’aurions peut-être jamais relevées. »
Loïc Derouet (qui s’est abstenu) a consenti que « sur les produits qu’on utilise, on peut peut-être agir ».
Alain Bahier, maire de Mée, lui constate, qu’ « on nous a poussés à construire des boîtes hermétiques pour réaliser des économies d’énergie. On a aussi eu tendance à baisser la hauteur des plafonds de nos salles, etc., alors que c’est une erreur puisqu’on réduit le volume d’air. »
Le radon, gaz cancérigène, qui a provoqué la relocalisation de trois classes maternelles à Laval, s’est ensuite invité dans le débat.
Les municipalités devront réaliser leurs auto-diagnostics grâce à des prêts de capteurs notamment mais pourront être aidées par le conseil du Gal Sud-Mayenne.
Des premières réunions sont prévues en novembre, des ateliers sont aussi envisagés pour les agents d’entretien et une exposition aussi pour sensibiliser les parents.
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