Le bœuf mariné et séché de Guillaume Bellec est un exemple de reconversion peu banal. Ce cartographe en archéologie de 36 ans, passionné de cuisine, le fabrique dans son labo installé à Saint-Martin-du-Bois en Maine-et-Loire.
"Aux USA on appelle ça le beef jerky. C'est très populaire là-bas, on en trouve dans toutes les stations-service. Les Américains en consomment beaucoup".
C'est au cours d'un voyage en Californie que le jeune castrogontérien a fait cette trouvaille. Guillaume Bellec avait vingt ans, il étudiait l'archéologie. Il avait la vie devant lui.
"J'ai trouvé ça bon"
"J'ai trouvé ça bon". Il en a ramené dans ses bagages. Il a gardé ce souvenir dans un coin de sa tête. Les années ont passé. Il est devenu cartographe en archéologie.
Il aurait bien aimé en faire son métier mais la vie en a décidé autrement. Guillaume avait une famille. "L'archéologie c'était trop compliqué".
Il avait aussi plein de ressources pour rebondir et s'épanouir. "Je suis assez manuel et j'aime la cuisine".
L'idée d'une reconversion a fait son chemin
Voilà deux ans, quand la petite famille s'est installée à Saint-Martin-du-Bois, Il a ressorti le projet de ses vingt ans.
"Je me suis inspiré du beef jerky californien et je l'ai adapté au goût français". Son bœuf mariné & séché s'appelle L'Auroch.
Il porte le nom d'une race de bœuf préhistorique. Elle a disparu au Moyen-âge. Il en a fait un produit sain et simple, sans colorant, sans conservateur.
Tout fait de A à Z
Guillaume Bellec a tout fait de A à Z. Il a construit son laboratoire de 25 m2, au n° 14 vieille rue à Saint-Martin, à deux pâtés de maison de son habitation, près de la boulangerie du village.
"J'ai conçu les plans avec l'aide de la direction des services vétérinaires d'Angers. J'ai tout fait moi-même, les cloisons, l'installation électrique, la plomberie. J'ai juste confié la pose du carrelage à un professionnel local".
Guillaume Bellec a respecté à la lettre la marche en avant avec salle de découpe et préparation des marinades près de la réserve épicerie avec deux autres salles pour le séchoir et la plonge.
Son bureau d'accueil donne sur la place de l'église. Sur l'écran de son ordinateur apparaît la liste de ses premiers clients en ligne.
Dans un coin, plusieurs cartons sont remplis de sachets prêts à la livraison. Pour l'instant, la vente se fait en ligne et à l'atelier de Saint-Martin sur rendez-vous.
Une alternative au saucisson
Il démarre avec trois produits d'appel et trois goûts : l'original sauce soja, l'Anjou mariné au vin rouge et une marinade bio au poivre de Madagascar.
Il s'approvisionne localement en filet de bœuf, de préférence le rond de gite situé dans le fessier de la vache qu'il tranche.
"C'est une viande tendre. Je la laisse mariner toute une nuit. Puis je fais sécher à basse température pendant plusieurs heures".
Le sachet de 40 grammes est vendu 4,90 euros, soit l'équivalent d'un steak frais de 100 gr.
"C'est très bien pour l'apéro. C'est nutritif pour les sportifs, ceux qui font du trail. C'est une alternative au saucisson avec un petit plus : moins de 5% de matière grasse".
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