Sept ADMR (Aides à domicile en milieu rural) du Sud-Mayenne se sont regroupées pour crier leur « ras-le-bol ».
Les ADMR sont des maillons pourtant essentiels dans le maintien de la personne à domicile. Ces agents réalisent en effet les toilettes des clients, aident aux repas, le ménage… Mais voilà, « nous sommes épuisées moralement et physiquement ».
Elles avouent : « Nous avons toutes déjà candidaté autre part ». Et de poursuivre, « on ne veut pas dénigrer ce métier vers lequel nous sommes allées, non par dépit, mais par amour. »
Leurs corps et tête craquent
Elles dénoncent notamment des rythmes infernaux dus au manque de personnels, arrêts, plannings mal agencés… L’une a travaillé « 42 h en quatre jours et demi, sans compter bien sûr les trous dans le planning ».
Leurs amplitudes horaires sont énormes.
Alors leurs corps « craquent » et le service s’en fait ressentir.
« Les clients nous appellent »les coups de vent« , car il faut tout faire rapidement. Mais on les stresse à agir ainsi, les liens se tissent moins. »
Le turnover explique aussi cette situation. Aucune de celles qui s’expriment n’a plus de quatre ans d’ancienneté. Car plus ça va, moins le métier attire.
Aussi, « on nous harcèle. Quand on est chez le client, si on ne répond pas sur le portable car on est occupé, c’est chez le client qu’ils appellent. Même quand on est en repos, on nous téléphone plusieurs fois pour des remplacements, ça impacte nos vies privées. »
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Une autre en arrêt indique : « Mon médecin ne m’avait même pas encore dit si j’étais prolongée, qu’on m’a appelée pour faire le week-end, alors qu’au mieux je ne pouvais reprendre que le lundi […] On ne nous demande pas si on va mieux, on nous demande seulement quand on peut reprendre », regrette une ADMR.
« Nos responsables sont des bénévoles qui font des dossiers sans connaître notre métier, proposent des temps d’intervention inadaptés aux pathologies des clients, ou alors on n’a pas le matériel, etc. »
Devant la situation, elles ont demandé une réunion en septembre à leurs responsables, « qui n’a rien donné. »
Avec l’épidémie de la Covid-19, les difficultés se sont amplifiées. « On s’est senties délaissées. »
Elles conçoivent que leurs responsables ne sont que des bénévoles.
En effet, différents mouvements se sont créés en France pour dénoncer des conditions difficiles.
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