Jean-François Brillet de Craon (Mayenne) a été vétérinaire à Saint-Aignan-sur-Roë durant sa vie professionnelle.
Il s’est aussi investi pour les autres avec deux mandats d’adjoint à la ville de Craon et a été l’un des membres fondateurs de l’Assemblée citoyenne.
Mais une fois à la retraite, "j’ai eu un besoin de réaliser quelque chose dans le social tout en maintenant un travail intellectuel", explique-t-il.
Après une réunion d’information, il suit cette voie et prête serment.
Désengorger les tribunaux, soulager les autorités
"Le rôle du conciliateur est de désengorger les tribunaux de tous les conflits bénins qui pourraient être réglés à l’amiable."
Autrement dit, pour beaucoup "ce sont des conflits de voisinage liés à des nuisances sonores, un arbre qui a trop poussé et qui fait de l’ombre chez le voisin, un passage qui fait débat. Nous traitons aussi des litiges avec des artisans."
Bref, il y a de quoi faire "d’autant plus que la société a tendance à perdre la notion de sens civique, de citoyenneté."
Le conciliateur peut être saisi par un voisin lui-même, ou par la Justice.
50 à 80 dossiers par an et 80 de succès
Faire appel à un conciliateur est gratuit. "Notre intervention soulage les maires ou encore les gendarmes qui dans certains cas sont appelés pour des broutilles."
Par an, lui qui a hérité du secteur de Saint-Berthevin et des alentours, a traité "entre 50 à 80 dossiers par an en moyenne. Certains se règlent vite, d’autres sont beaucoup plus longs et certains ne se règlent jamais."
Et de continuer : "Nous n’avons pas d’obligation de résultat". Lui atteignait cependant des taux de succès de 75 à 80 %.
Il a vu "de tout" : "du gars qui commence à 5 h du matin et qui fait chauffer sa moto, en passant par une vieille dame qui n’accordait aucun droit de passage à son voisin dont le jardin était enclavé, de cet homme avec fusil prêt à tirer qui n’acceptait aucun écart de son voisin, des histoires de chiens, d’un noyer devenu trop grand et qui rendait impossible tout jardinage chez le voisin…"
Il n’y a pas de saisonnalité dans son activité "même si à la pousse des feuilles, les tensions apparaissent davantage…"
Cette activité "est bénévole. Seuls les kilomètres sont remboursés, pas le temps de travail."
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Alors, "il faut le faire par passion, par envie d’aider. Il faut avoir le sens du contact, de la pédagogie pour désamorcer les conflits car au départ ça peut-être assez violent, puis savoir écouter les parties pour que chacune fasse un pas vers l’autre."
Après quatre ans, Jean-François Brillet a arrêté. Il ne regrette rien. "C’était passionnant, usant, mais riche en relationnel, avec le bonheur d’avoir pu aider."
Il a voulu se consacrer à d’autres activités, mais toujours au profit des autres.
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