L’envie de travailler pour eux l’a emporté sur la sécurité de l’emploi. Sylvie Fresnais et Florent Lebreton étaient tous les deux employés de la Fonction publique territoriale à la Ville de Candé (Maine-et-Loire).
Douze ans et vingt ans d’expérience respectivement, ils ont franchi le pas : quitter cette fonction publique, pour concrétiser un projet en commun. Celui de s’installer paysans. "Paysans, on préfère à agriculteurs". La démarque est assez nette.
Le besoin de changer
A la quarantaine passée, il fallait oser quand même. " J’avais fait le tour de mon métier. Se morfondre encore 20 ans dans mon boulot. Non. J’en avais ras le bol de la fonction publique. Les gens n’ont plus trop envie de travailler, les citoyens sont difficiles. Je ne m’y retrouvais plus ", justifie Florent Lebreton.
Il reconnaît tout de même y avoir appris des choses, en maçonnerie par exemple.
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" Ça n’a pas été facile de trouver ce qu’on cherchait ", remarque Sylvie Fresnais. Un de leur projet a échoué du côté de Saint-Michel-et-Chanveaux. Eux voulaient cultiver des kiwis et des noisetiers et ils n’ont pas baissé les bras. Au final une opportunité s’est trouvée au lieu-dit Les Mas à Loiré (Maine-et-Loire).
L’exploitation familiale de 50 hectares de Jacques Robert (maire) et de son épouse Marie-Reine va se libérer. Une séance de "Farm dating" à Pouancé, il y a deux ans va les mettre en contact.
Un travail en attendant
Après un temps de réflexion, le projet se concrétise. Ça devient même une opportunité supplémentaire. L’exploitation dispose de deux bâtiments hors sol.
Ils vont se lancer dans la production de volailles bio, avec le concours d’une coopérative filiale de Terrena (Loire-Atlantique). La formation de base, espaces verts et horticulture, a permis aux repreneurs de s’installer et de créer le GFA Des Petits Paysans.
Pour le moment, ils ont gardé chacun de leur côté un boulot. Florent travaille 28 heures par semaine dans un élevage, et Sylvie est intérimaire chez Lefrancq à Candé. Le reste de la semaine, ils retroussent leurs manches pour transformer les deux bâtiments hors sol. Sur les terres qu’ils louent, ils vont cultiver en bio des céréales, et replanter des arbres. Une dizaine d’hectares vont être consacrés aux noisettes et kiwis. Une production vendue en direct, qui doit monter en puissance.
Sans les aide
Les deux jeunes “paysans” vont devoir se passer des aides accordées en général lors de l’installation. " On a dépassé 40 ans, il n’y a pas d’aides ", relève Florent Lebreton. Ils vont en obtenir une petite pour les bâtiments hors sol.
La volaille bio va leur permettre de percevoir un revenu. " Il faut trois ans pour récolter les premiers fruits ", indique Florent Lebreton. Florent est venu habiter sur place avec sa petite famille. Sylvie demeure à Candé.
Pour les terres, il va leur falloir attendre trois ans avant la certification. Les bâtiments eux, c’est une année seulement.
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