En avançant que "la connaissance des loyers participe au bon fonctionnement du marché locatif privé", le gouvernement a créé un outil de comparaison du prix des loyers d’un appartement et d’une maison, pour chaque commune de France.
En publiant ces données sous forme de carte interactive vendredi 4 décembre 2020, le gouvernement souhaite jouer la carte de la "transparence".
L'avis d'un professionnel de l'immobilier
Disposer de ces chiffres, c’est bien. Les analyser, c’est mieux. Pour ce faire, Sébastien Blanvillain, directeur général des agences immobilières L’Adresse Anjou Maine (Mayenne et Maine-et-Loire), pose un regard sur le contenu et la méthodologie utilisée pour la conception de cette carte pour laquelle le ministère de la Transition écologique se targue d’être la "première" de ce type.
À lire aussi
"A première vue, ce n’est pas trop déconnant comme outil", admet ce professionnel de l’immobilier. A noter que c’est à partir de neuf millions d’annonces locatives publiées entre 2015 et 2019 sur Leboncoin.fr, pap.fr et Seloger.com que le projet de cette carte a été mis sur les rails en 2018.
[iframe url="https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/outils/cartographie-interactive/?view=map36&indics=loyers_dgaln.loypredm2_app&serie=2018&lang=fr&iframe=1" width="600" height="600"]
Avec charges ?
Mais rapidement, Sébastien Blanvillain soulève quelques points négatifs, notamment quand il constate que les prix indiqués sont “charges comprises” : "Je ne vois pas comment ils peuvent détecter ce qui est compris dans les charges, en fonction des différentes annonces", avance-t-il.
"Dans un appart par exemple, on sait bien que cela dépend s’il y a un gardien, un ascenseur, des frais de ménage, une grande copropriété."
A la fois pour les apparts et pour les maisons, "la vétusté, l’isolation et le type de chauffage font la différence dans le coût de ces charges".
Sans oublier que "le prix d’un loyer varie en fonction de si on a un balcon, un grand séjour, un garage en ville, un jardin…"
L’évolution du marché
Autre point qui chagrine ce professionnel de l’immobilier : l’évolution des marchés. "L’immobilier, ça peut vite bouger et ça a déjà beaucoup évolué ces dernières années."
Et pas besoin de remonter très loin dans le temps pour parler d’évolution : "Avec le confinement, on a par exemple eu beaucoup de séparations, les personnes se sont rendu compte qu’elles voulaient des logements plus grands, un jardin, etc. Le mouvement, c’est ce qui fait qu’un marché existe."
D’autant plus que le ministère annonce que cette carte sera mise à jour… tous les deux ans.
A noter également que "le Gouvernement écrit bien que les données ne permettent pas de distinguer les locations meublées et touristiques. Ça représente pourtant une grande part des biens immobiliers".
En conclusion, Sébastien Blanvillain reconnaît qu'"on peut voir ces cartes comme un outil supplémentaire, mais pas avoir que ça comme référence. Il faut le prendre avec un peu de recul".
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.