La marche peut paraître très haute. Nathalie Ruiz Minano a quitté totalement le territoire français et le Maine-et-Loire pour s’établir au Maroc. En septembre 2020, elle est devenue enseignante dans une école maternelle.
Elle travaillait dans un abattoir en Loire-Atlantique, demeurait à Candé, près des siens. Elle a tout plaqué, famille, logement, amis, effets personnels…
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« Je ne me suis jamais sentie vraiment bien en France. Le climat, la mentalité en général, la direction que prend la France. »
Elle témoigne des écueils qu’elle a rencontrés, et veut avertir celles et ceux qui voudraient faire comme elle.
A bientôt 52 ans, elle a repris son destin en mains. En France, une maladie professionnelle l’a empêché de poursuivre son activité.
« Le travail répétitif était devenu impossible. Que me restait-il sans diplôme ? Rien », dit-elle pour justifier sa décision.
Elle n’est pas du genre à renoncer. Elle lit beaucoup, consulte Internet, et va s’en est servi comme d’un tremplin.
« J’ai décidé pour m’occuper l’esprit et oublier un peu le mal, d’aider les autres en français sur Internet. »
A distance, elle a fait la connaissance d’un jeune Marocain, Ismail. Il l’a invitée à venir le rencontrer, lui et sa famille. C’était son premier voyage à Rabat.
À peine rentrée en France, et séduite par le pays, elle a eu envie d’y retourner. Le second séjour a duré un mois. Elle a découvert le Maroc et a été définitivement séduite.
La simplicité, le climat sécuritaire et surtout la chaleur humaine suffisent à promettre que sa vie « elle la finira là-bas ».
Après beaucoup d’échanges, elle a monté son projet : « Donner des cours de Français et de communication partout au Maroc. » Elle n’y avait pas forcément pensé. « Chaque semaine une nouvelle ville. »
Maîtresse d’école à Rabat
Après plusieurs allers-retours entre la France et le Maroc, histoire d’affiner son projet, et l’obtention de papiers, elle a choisi de se poser à Casablanca. « Casablanca, c’est une ville immense, et trop chère ».
Elle a fini par avoir une proposition intéressante à Rabat. « Une ville chère également. Je me suis installée à Kenitra, à une demi-heure de train de Rabat ».
Elle a aussi été confrontée à des problèmes de papiers. Au Maroc, la durée d’un visa est de trois mois. Ce délai expiré, Nathalie Ruiz Minano a dû se rendre à Ceuta, dans une enclave espagnole au Maroc.
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Au Maroc, on peut cumuler six mois par an, mais pas en continu. « J’allais me retrouver sans argent », se souvient-elle. Et puis est arrivée la Covid-19… « Je suis actuellement dans l’illégalité sans l’être. La Covid-19 sur ce point est avec moi. Impossible de sortir. Mais peut-être est-ce mieux. »
Depuis septembre 2020, elle est maîtresse d’école. « J’ai une classe de 26 enfants de 2 à 3 ans. La directrice a tenu parole sur le travail, le salaire… Et mes papiers. » Décidément, il n’y a pas d’âge pour continuer de rêver.
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