Réunis le 11 février 2021 en Mayenne, date anniversaire de la promulgation de la loi "pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées" sous la bannière de toutes les organisations syndicales, les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) ont osé dépasser leurs peurs que leurs contrats ne soient pas renouvelés notamment pour témoigner d'un quotidien "déplorable".
"Personnels essentiels à la mise en place de l'inclusion dans les classes", ils n'ont plus le choix.
"Avec un contrat de 24h en moyenne et un salaire de 750€ par mois, nous sommes nombreux à cumuler un deuxième emploi pour espérer vivre dignement", ont tour à tour exprimé ces personnels, à 92% des femmes.
"Mon fils sera étudiant l'an prochain, je ne peux même pas être garante pour son logement", a notamment indiqué Stéphanie.
"Nous ne sommes pas corvéables à merci"
Cette non reconnaissance entraîne par ailleurs parfois des dérives.
Les AESH ont également pointé du doigt la création des pôle inclusifs d'accompagnement localisés (PIAL) qui entraînent là aussi des situations compliquées. Le comité hygiène sécurité et condition de travail réuni le jeudi 11 février 2021 a d'ailleurs demandé son abandon.
AESH auprès de trois enfants, "on m'a demandé à plusieurs reprises de laisser mes élèves, du jour au lendemain, pour aller m'occuper d'autres élèves dans une école qui dépendait de mon Pial", témoigne Florence, tout en affirmant :
Des conséquences sur les enfants
Les AESH ont également bien conscience que ces conditions de travail ont des conséquences aussi sur les enfants. "Ils sont déstabilisés, on les considère comme des objets."
Beaucoup regrettent qu'aujourd'hui "le temps de présence notifié par la Maison départementale de l'autonomie (MDA) dépende plus du personnel disponible que des besoins réels des enfants".
Que dire des "bidouilles mises en place au sein des écoles sous prétexte qu'il manque des moyens. Les parents sont-ils informés ?" questionne Rachel.
Sans compter la question des formations.
Comme la plupart des AESH, Sébastien confie que ce métier "est une vocation. Les enfants et les enseignants ont besoin de nous mais pour que l'on soit efficace, on fait appel à notre expérience, on se renseigne, on échange, on n'a pas le choix que de se bouger en dehors de notre temps de travail. Et parfois à la dernière minute car régulièrement à la fin de l'été, on ne connaît pas notre affectation."
Pour terminer, rappelons qu'en Mayenne, 200 enfants ont reçu une notification de la MDA mais ne bénéficient d'aucun accompagnement.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.