Elles se sentent démunies face à une situation qu’elles jugent injuste et veulent le soutenir.
Linda Mahe, responsable de l’agence d’intérim Abalone de Château-Gontier (Mayenne), et Charlotte Archambeaud, responsable administrative et recrutement, se mobilisent, fin février 2021, pour aider un demandeur d’asile de 30 ans.
Arrivé en France en octobre 2018, de Guinée, Mohammed Lamine Diaby dispose d’une autorisation de travail depuis le 31 décembre 2019. Il a fait une demande d’asile à l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides). Son dossier a été rejeté.
"Avec une juriste et un avocat, il y a eu un recours de cette décision. La Commission nationale du droit d’asile, chargée d’étudier ce recours, l’a rejeté. La décision est tombée lundi 15 février. Il a reçu un courrier en recommandé", détaille Linda Mahe.
Avec ce courrier, la situation administrative de Mohammed Lamine Diaby se complique considérablement.
"A partir du moment où il reçoit ce courrier, il n'a plus le droit de travailler, il ne peut pas recevoir le chômage et il doit pointer régulièrement en gendarmerie", détaille Linda Mahe.
Aidé par l’association France terre d’asile, il va faire appel de cette décision.
Artiste et travailleur investi
Depuis qu’il vit en France, Mohammed Lamine Diaby a fait du bénévolat dans plusieurs associations à Laval, à La Porte Ouverte et dans une bibliothèque. Il s’est aussi investi auprès du théâtre du Tiroir.
Un choix qui correspond à sa personnalité d’artiste. Mohammed Lamine Diaby raconte :
Ces deux salariées de l’agence d’intérim ont décidé de prendre fait et cause pour Mohammed Lamine Diaby car elles ne comprennent pas la décision de l’administration.
"Lettre d'amour professionnelle"
"On a quelqu’un qui va au boulot tous les jours, qui est motivé, respectueux. Il a tout fait pour s’intégrer dans la société. Il a fait le nécessaire pour être logé près de son travail à Craon", s’étonne Linda Mahe avant d’ajouter :
Dans ce courrier, son employeur ne tarit pas d'éloges à son égard.
"Mohammed Lamine Diaby m'apporte entière satisfaction, autant par son envie d'effectuer un travail conforme à mes attendus en termes de sécurité et de qualité, que par sa présence régulière et dynamique. Il sait écouter et apprendre de ses erreurs dans le but d'améliorer sa performance, ce qui est très apprécié. Son savoir-être au sein de mon atelier n'est pas passé inaperçu. Il fait preuve d'une réelle insertion au sein de l'équipe et il est apprécié de tous", écrit l'employeur.
Linda Mahe et Charlotte Archambeaud ont lancé une démarche militante pour cet intérimaire.
"Il a sa place en France. Il est essentiel à l’entreprise où il travaille. Il va signer une promesse d’embauche pour un CDI intérimaire en mars 2021. On ne veut pas qu’il soit reconduit à la frontière".
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