Le prévenu, ex professeur dans un collège et ancien élu dans un village de nord-Mayenne a été condamné à un an de prison ferme pour détention d'images pédopornographiques, corruption de mineurs et proxénétisme.
Placé sous contrôle judiciaire depuis octobre 2016, le prévenu suspendu de l'éducation nationale se présente à la barre du tribunal tête baissée.
Entre deux sanglots, l'ancien entraîneur de jeunes dans un club de foot évoque une procédure longue et violente.
Le dossier est violent
"Le dossier que j'ai sous les yeux est violent aussi", rétorque Sabine Orsel, la présidente du tribunal.
Elle continue en énumérant tout ce qui a été découvert, entre 2010 et 2016, par les enquêteurs sur son ordinateur.
Des images pédopornographiques, des conversations sur les sites CoCo-net et Vivastreet, etc. Le prévenu n'avait rien effacé avant de le faire réparer.
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Pour expliquer sa démarche, il dira : "C'était la solution de m'en sortir. Je ne savais pas vers qui me tourner".
Le directeur du magasin a vu les photos. Il a prévenu les gendarmes et mis le matériel à leur disposition.
Les propositions à caractère sexuel visaient essentiellement des mineurs, filles et garçons, âgés de 12 à 16 ans.
Conversations, échanges à caractère sexuel
Les enquêteurs ont également découvert des conversations, des échanges, des images violentes.
"L'objectif était clairement de déboucher sur des relations sexuelles concrètes", précise la présidente du tribunal.
Des faits de proxénétisme avec deux femmes majeurs lui sont également reprochés. Le quinquagénaire ne se faisait pas payer.
Il organisait les rendez-vous et participait parfois aux séances à trois. Il prenait plaisir à regarder.
"Votre métier c'est d'aider ceux qui vont mal"
"Vous êtes professeur. Vous savez repérer les jeunes fragilisés. Comment se fait-il que vous n'ayez pas pensé à ces gamins paumés ? Votre métier c'est d'aider ceux qui vont mal", poursuit Sabine Orsel.
Dans sa plaidoirie, son avocat Me Nicolas Dirickx évoque lui aussi un dossier violent. Il met en évidence le manque d'intérêt des parents de savoir ce que font leurs enfants devant l'ordinateur.
Il évoque les deux facettes du prévenu, son côté Dr Jekyll et Mr Hyde, et valide les conclusions de l'expert : "un suicide social délibéré pour se libérer de son addiction".
Le prévenu a été condamné à un an de prison ferme sous bracelet électronique, à quatre ans de suivi sociojudiciaire, une interdiction d'exercer un travail en lien avec les mineurs durant dix ans.
Il sera inscrit au fichier judiciaire des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes.
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