Céline et Pierre-Yves Vignais se sont unis voilà quinze ans, pour le meilleur et pour le pire, selon l’expression d’usage. Le pire, ils l’ont connu le 23 décembre 2020, à Chenillé-Champteussé (Maine-et-Loire), quand, avec leurs quatre enfants : Corentin, Lauriane, Albane et Robin, ils ont vu partir en fumée leur maison.
Envolées quinze années de souvenirs, et pratiquement tous les bâtiments de la ferme de Roincé, à Champteussé-sur-Baconne, où la famille de Pierre-Yves était établie depuis des générations.
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Pour autant, trois mois après cette terrible journée, et grâce à une chaîne de solidarité pour les aider, ils en ressortent « grandis ». Le 13 mars 2021, ils ont ouvert la porte du gîte où ils sont installés à Chenillé-Changé (Maine-et-Loire), et le père de famille a répondu à quelques questions.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?
Pierre-Yves Vignais : "Quand nous avons été prévenus, nous faisions des démarches avec ma femme, pour le travail, et les enfants étaient à la maison. On nous a alertés qu’un incendie s’était déclaré chez nous. On voyait des flammes immenses. Imaginez ! Notre préoccupation à cet instant-là : les enfants."
"Heureusement, notre aîné, Corentin, a eu la présence d’esprit de faire sortir les autres. Quand nous sommes arrivés, ils étaient sains et saufs et c’est tout ce qui comptait. Par contre, nous avons vu la maison brûler presque entièrement sous nos yeux. Entre 10 h et 12 h, il ne restait plus rien. Le vent était terrible ce jour-là, ce qui n’a pas aidé les pompiers malgré les gros moyens déployés."
Face à cette catastrophe, comment avez-vous pu tenir ?
Pierre-Yves Vignais : "C’est simple, nous n’avions plus rien, ni vêtements, ni affaires du quotidien. Les chambres des enfants étaient dévastées. Le matériel d’école, leurs trésors, leurs bibelots, cadeaux d’anniversaires, peluches, s’étaient envolés. Curieusement, Albane a pleuré un petit cadre de naissance. Robin a sauvé son cher doudou car il ne s’en sépare jamais. C’est le seul rescapé de l’histoire. L’essentiel était sauvé, nos vies. Puis, j’ai assisté à une démonstration en force de la solidarité qui n’a pas de prix."
Racontez-nous cette solidarité !
Pierre-Yves Vignais : "Dès notre arrivée sur les lieux, nous avons été entourés par tout un groupe d’élus. Je suis conseiller municipal certes, mais cet élan de solidarité, c’est bien dans l’esprit de nos petites communes. Devant l’ampleur des dégâts, nos proches ont lancé une cagnotte en ligne, nous n’en savions rien. Par contre, j’ai assisté aux allées et venues à la mairie et à la salle des fêtes. Les gens apportaient du linge, des chaussures, du matériel. L’appel aux dons a été entendu. Nous avons été hébergés dans un cottage à Chenillé-Champteussé (Maine-et-Loire)."
Et ensuite ?
Pierre-Yves Vignais : "Nous avons passé les fêtes de Noël dans ce cottage. Nous ne faisions qu’y dormir car nous étions invités chez des proches. Le caractère insolite du logement a amusé les enfants. Ensuite, on nous a proposé un gîte à Chenillé-Changé. Nous y vivons depuis trois mois. La suite, on ne sait pas. Ce sera long, il faut monter les dossiers. La patience est de mise. Nous entourons beaucoup nos enfants, il y a un traumatisme."
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