Le Presstival Info accueille jusqu’à fin avril 2021, salle du Choiseau, l’exposition itinérante Océans et mers plastifiés de Bruno Dumontet, fondateur d'Expédition MED (Méditerranée en danger), en 2009. Rencontre avec ce “pêcheur” de plastiques.
À lire aussi
Bruno Dumontet a exercé différents métiers : musicien, éducateur spécialisé, chargé de mission en collectivité, organisateur de manifestation environnementale, écovolontaire pour compter les macrodéchets en surface.
Quels sont les objectifs d’Expédition MED ?
Bruno Dumontet : « D’intérêt collectif sur l’environnement marin, l’association souhaite rapprocher le monde de la science, les préoccupations citoyennes et les besoins de connaissances pour les gestionnaires et décideurs. De 2009 à 2017, huit expéditions sur plus de 20 000 km ont été menées en Méditerranée, une mer semi-fermée en danger. 500 000 tonnes de macrodéchets plastiques, 130 000 t de microplastiques, y sont déversées chaque année. 10 000 t sont produites en France. On dénombre 1,25 million de particules plastiques flottantes par km2. »
Le plastique est partout ?
Bruno Dumontet : « Ce polymère est omniprésent dans notre vie. Utilisé depuis 1950, le plastique, on le mange, on le boit, on le porte, on le respire. Il faut en prendre conscience. 80 % des déchets plastiques en mer proviennent des bassins-versants (fleuves…) terrestres. Dans le monde, le Pacifique nord-ouest et nord-est, l’Atlantique nord et sud, et l’océan Indien sont plastifiés. Le 7e continent (plastique) se situe dans le Pacifique nord.»
Quels sont les impacts ?
Bruno Dumontet : « En Méditerranée, 134 espèces en ont ingéré. Le plastique se retrouve à tous les niveaux de la chaîne alimentaire. »
Quelles sont les solutions ?
Bruno Dumontet : « Ce n’est pas en allant nettoyer les zones polluées. Seulement 2 % des déchets plastiques flottent. Une bonne partie coule. On en retrouve jusqu’à 1 000 m de profondeur. Dépolluer les mers décimerait le plancton et autres espèces. La solution, c’est le déchet qu’on ne produit pas. Il faut arrêter de jeter. Faire pression sur les industriels pour traiter les produits plastiques en fin de vie, et revoir nos modes de consommation. Et puis devenir écovolontaires pour aider les chercheurs. »
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.