« Je ne sais plus quoi faire. J’ai l’impression que Pôle emploi me tire vers le bas. » Une manière pour Jennifer Cordier de résumer la situation dans laquelle elle se trouve.
Cette commerçante de 33 ans, qui partage la boutique “Un instant” avec quatre autres personnes à Bierné, commune déléguée de Bierné-les-Villages (Mayenne) doit en effet rembourser un trop-perçu de 7 309,99 € à Pôle emploi. Un coup de massue.
Après un rendez-vous physique à la rentrée, la sentence tombe en octobre 2020 : elle n’aurait pas dû recevoir des aides perçues en 2018 et 2019.
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Un complément de revenus
Il faut faire un saut dans le passé pour comprendre tous les tenants et aboutissants. En 2014, cette Mayennaise jusqu’ici aide-soignante décide de sauter le pas en créant une autoentreprise pour effectuer de la vente à domicile.
« A cette époque j’ai été aidée par Pôle emploi grâce à l’Acre (Aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise) », explique Jennifer Cordier.
Un complément de salaire qui pose problème
La naissance de ses enfants la mène à mettre en sommeil son activité à partir de 2016 : « En 2018, j’ai repris un travail à temps partiel de secrétaire de mairie le matin, et l’après-midi je travaillais pour ma société que j’avais relancée. »
A cette époque, la commerçante touche un complément de salaire de la part de Pôle emploi, « ce qu’on me reproche finalement aujourd’hui ! ».
Ce qui désole le plus cette Mayennaise, c’est la réponse qu’on lui apporte. "Le pire c’est que Pôle emploi a reconnu que l’erreur venait d’eux. Moi, en 2018-2019, je justifiais bien mes deux activités. Si on me l’avait dit à l’époque, j’aurais fait autrement et je n’aurais pas pris les mêmes décisions dans ma vie", souffle-t-elle.
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Elle ne sait plus quoi faire
Après plusieurs mois d’acharnement, 1 000 € de la dette ont été effacés. « On m’a fait plusieurs propositions pour échelonner le remboursement. La dernière proposition que j’ai eue, c’est de rembourser 50 € par mois pendant dix ans ! En fait, je dois faire un crédit auprès de Pôle emploi ! », ironise Jennifer Cordier.
Impossible de tenter de plaider sa cause. « Toutes mes demandes sont restées au point mort. On me propose seulement d’appeler tel ou tel numéro, souvent une boîte vocale ! ». Même constat pour ce qui est de ces quatre mails transmis à l’Elysée.
Aujourd’hui, Jennifer Cordier se sent démunie face à la situation. « Parfois, je me dis que je vais abandonner ma boutique qui était un rêve pour remettre ma blouse d’aide-soignante, même ce travail ne me convenait plus. »
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Une cagnotte en ligne
Ahuris par ce problème, des amis de Jennifer Cordier ont lancé une cagnotte en ligne pour la soutenir financièrement.
La directrice du Pôle emploi de Château-Gontier (Mayenne), Annick Heulin, assure : "Une demande d'accompagnement a été mise en place, des instances de conciliation ont aussi été mises en place". Puis, elle conclut : "Je n'ai pas de commentaire supplémentaire à faire."
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