Il ne semblait pas se rendre compte de la gravité des faits qui l’ont conduit à la barre. Un homme, habitant Saint-Denis-de-Gastines (Mayenne), était jugé par le tribunal de Laval, vendredi 22 avril 2021. Il lui était reproché d’avoir eu un comportement violent et d’avoir harcelé deux ex-compagnes.
Très sûr de lui, le prévenu s’est présenté sans avocat. Père de trois enfants, dont une petite fille en commun avec l’une de ses victimes, il n’avait jamais fait l’objet d’aucune condamnation avant cette comparution.
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Les deux femmes étaient accompagnées par l’Association départementale d’aide aux victimes d’infractions pénales de la Mayenne (Adavip 53).
Nombreux faits
Les faits imputés au mis en cause étaient nombreux. Le dossier comportait des photos d’hématomes sur des zones du corps qui semblent indiquer des "violences spécifiquement faites pour ne pas laisser de traces", comme les a qualifiées la présidente du tribunal.
Le dossier contenait aussi des photos de SMS et des enregistrements de conversations où il faisait preuve de dédain, et proférait des propos particulièrement menaçants à l’encontre de l’une des victimes.
Les textos comportaient des insultes et un dénigrement des victimes.
Interrogé sur ces faits par le tribunal, le prévenu semblait minimiser la portée de ses actes et l’impact que son comportement a pu avoir sur la santé des victimes.
Comme si c’était normal
Il s’est défendu en répétant :
"Je n’ai jamais frappé une femme. Je suis quelqu’un de bien. Je n’ai pas de casier judiciaire".
Face aux textos insultants et menaçants, il a prétexté une certaine "impulsivité" dans des propos "sans arrière-pensée" qu’il a reconnus comme étant une "tentative d’intimidation".
Le procureur de la République a titillé le prévenu sur sa prétendue impulsivité. Elle lui a reproché d’utiliser ce prétexte alors qu’il s’agissait de messages écrits, donc théoriquement dénués d’impulsivité.
Interrogées, les victimes semblaient particulièrement éprouvées par les faits. Elles ont évoqué un phénomène d’emprise et l’une d’elles a résumé le but de leur présence à l’audience :
L’avocate d’une des victimes a parlé d’une femme "détruite" et demandé une expertise psychologique pour évaluer le retentissement sur sa cliente.
L’avocat de la deuxième victime a brossé le portrait d’un être égocentrique, d’un prédateur qui prend soin d’isoler sa proie pour la placer sous son emprise.
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L’homme a été reconnu coupable et condamné à un an de prison assorti d’un sursis probatoire de trois ans. Il devra bénéficier de soins pour travailler sur son "impulsivité".
Il est obligé d’indemniser les victimes. Il lui est interdit de porter une arme, d’entrer en contact avec les victimes, de s’approcher de leur domicile et de leur lieu de travail.
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