« Un mot pour vous décrire ? ». La réponse est double et spontanée pour Vanessa Mballa. « Timide et courageuse, je n’abandonne jamais rien. »
Celle que l’on a l’habitude de voir sur les tatamis se battre et se débattre, cache en réalité une personnalité douce et réservée. Elle nous reçoit dans le club de judo de Château-Gontier (Mayenne), un lieu tranquille et apaisant à ses yeux.
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C’est ici qu’elle s’y perfectionne depuis 2014 sous l’œil bienveillant de Rodrigue Chenet.
18 ans d’histoire
Cet entraîneur qui a permis à la judoka de vibrer au fil de sa passion découverte à ses 11 ans. « Ma mère m’a inscrite au judo pour me canaliser car j’étais turbulente à cette période. Et le chemin faisant, j’ai aimé et je n’ai pas arrêté. » Dans les quartiers de Yaoundé, capitale du Cameroun, elle joue ses premiers combats et vit ses premières victoires. « Je ne me souviens pas de ma première médaille. Ça remonte à très longtemps », sourit-elle.
Des victoires qui lui permettent de décrocher en 2011 une bourse olympique, qui l’emmène en France, à Rouen, avec un rêve. « Je voulais participer aux JO 2012, à Londres. »
Le délai d’entraînement trop court, la judoka ne parvient pas à se qualifier. Elle se concentre alors sur son jeu et son futur, puis découvre Château-Gontier lors d’un stage en 2014. « J’étais simplement venue pour un stage de judo, mais j’ai voulu y rester et j’y suis toujours. »
Jusqu’aux JO
Sept ans se sont maintenant écoulés depuis l’arrivée de Vanessa Mballa dans le club de judo castrogontérien. « Je suis athlète professionnelle, je vis de ce sport », précise-t-elle. Sept années de judo à plein temps durant lesquelles elle a pu concrétiser son rêve.
Au total, ce sont huit médailles que la judoka s’est vu remettre autour du cou. Deux fois championne d’Afrique en - de 78 kg, deux fois en + de 78 kg, ainsi qu’une médaille d’argent et trois de bronze au championnat du Cameroun…
L’expérience des Jeux olympiques n’a, elle, pas été aussi conciliante. Malgré une préparation « intensive », les conditions n’étaient pas réunies pour la judoka. Son entraîneur « essentiel » à sa réussite n’a pas reçu le feu vert de la part du Cameroun pour l’accompagner.
Elle a été éliminée en 2016 et en 2021 lors de ses premiers matches de qualification. Mais la fierté d’avoir été sélectionnée, reste le plus important pour Vanessa Mballa.
Prendre du temps
Tout juste rentrée de Tokyo, ce n’est pas le kimono que Vanessa a enfilé, mais une tenue traditionnelle épurée à l’image de sa personnalité. A l’aube de ses 30 ans, la judoka sait que le sport fera partie d’elle « toute sa vie ». Mais pour le moment, c’est du temps que Vanessa décide de s’accorder.
Une nouvelle page
Ce besoin pour elle, l’athlète le formule par l’annonce de l’arrêt de sa carrière internationale de judo. Cependant, elle sera de retour sur les tatamis dès septembre.
« Je souhaite continuer d’entraîner les enfants, mais aussi pourquoi pas les compétitions nationales. » Car pour Vanessa le sport « c’est l’enseignement de la vie, l’apprentissage de la rigueur ».
L’activité que la judoka souhaiterait découvrir désormais en retraite internationale ? Sans surprise : le né-waza, un sport de combat au sol qui se joue avec des prises et clés de bras. Preuve que le sport ne quitte jamais les passionnés…
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