Depuis leur lotissement situé au 5 rue des Coquelicots, à Villiers-Charlemagne (Mayenne), la famille Pervis s’apprête à vivre le dernier défi de la carrière de François.
Le septuple champion du monde sur piste entrera en lice le 28 août 2021, en tandem avec Raphaël Beaugillet, sur le kilomètre pour les Jeux paralympiques de Tokyo.
« Je m’inquiète sans m’inquiéter mais ma femme stresse », explique le père Patrick Pervis, très ému, mercredi 11 août 2021 .
« Oui, c’est la dernière. Ça fait 25 ans qu’on est dedans avec lui depuis sa première compétition à Renazé (Mayenne) en 1996. »
« Et on peut dire que le bilan est au-dessus des attentes. On a vécu des expériences que peu de personnes ont l’occasion de vivre ».
Ce père de famille de trois enfants, François (37 ans), Sébastien (44 ans) et Karine (43 ans) en a vécu des moments forts à travers la carrière de son fils.
Une carrière suivie de près...
Parmi eux, un déplacement en 2006 à Bordeaux (Gironde), pour les championnats du monde. Là où François obtient la médaille de bronze sur le kilomètre.
« Je n’ai pas fait tous les déplacements, mais on peut aussi citer les Jeux d’Athènes (2004) et de Rio (2016), le mondial de keirin au Japon (2009), les mondiaux de cyclisme sur piste à Palma de Majorque (2007) mais aussi Apeldoorn (2018) ».
Avec émotion, le paternel du champion a vu son fils quitter officiellement le cocon familial à partir de 2000.
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Avec les échecs...
Une année qu’il garde en mémoire comme selon lui, son souvenir le plus marquant par rapport à la carrière sportive de François.
« Paradoxalement, je retiens un échec », admet-il. « Lorsqu’il a été battu lors des championnats de France de vitesse en 2000, en cadet ».
« C’est arrivé à un moment où il a gagné lors des championnats régionaux et il était au top au cyclo-cross, mais il n’avait jamais fait de sprint ».
Et les succès
Sportif dans l’âme ayant pratiqué le football, le vélo, mais également passé par le club de handball de Château-Gontier (Mayenne), Patrick Pervis retient surtout un autre moment fort de son fils en dehors des pistes, synonyme de fierté.
« Le jour où il m’a rendu le plus fier, c’est quand il a reçu la Légion d’honneur en 2014 ».
Originaire de Meslay-du-Maine (Mayenne), ce passionné au caractère bien trempé est arrivé à Villiers-Charlemagne, en 1958.
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Passer le flambeau agricole
« J’ai commencé la ferme en tant qu’éleveur en 1976 avant de m’installer en 1982.
J’ai remplacé mes parents. Malgré certaines difficultés, j’ai réussi à m’en sortir. J’ai fini les vaches en 2018 ».
Retraité à 67 ans, Patrick part l’esprit tranquille laissant à ses enfants Sébastien et François, son exploitation agricole d’environ 14 hectares composée de miscanthus, bientôt de paulownia et surtout de bambou.
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« C’est plus qu’un honneur, c’est une satisfaction. Je suis encore de la génération des agriculteurs qui sont contents de voir leur fils reprendre l’exploitation », plaisante-t-il.
« Ils vont me remplacer, mais ils ne vont pas galérer comme moi ».
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