"J’avais zappé que j’avais un carnet sur notre voyage de septembre 2001 à New York". En relisant l’article du Haut Anjou du vendredi 21 septembre 2001, Nathalie Gohier, originaire de Segré-en-Anjou-bleu (Maine-et-Loire) a été replongée 20 ans après dans les attentats qui ont fait vaciller les Etats-Unis.
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Elle et son compagnon étaient dans leur chambre d’hôtel quand des voisins leur ont annoncé que les deux plus hautes tours de Manhattan étaient en feu.
"Je me souviens très bien de ces images-là mais je les ai vues sur un écran de télé. J’étais tétanisé et je ne voulais pas sortir", précise-t-elle.
Le Monde a changé
Nathalie a encore en tête les images de l’avion percutant la deuxième tour qui s’est effondrée la première.
"Après la destruction des deux tours de World Trade Center, le Monde a changé. On a perdu notre liberté. Avant on circulait comme on voulait, on allait où on voulait, on prenait l’avion sans être trop contrôlé".
Rétrospectivement, elle fait le parallèle avec le virus actuel. "C’est le début d’autre chose d’inconnu et ça ne va pas s’arrêter. Je crois que l’on est entré dans une autre ère après ces attentats.
Je me suis dit qu’on était dans une société où on allait être en permanence brimé", poursuit-elle en pointant du doigt l’intolérance qui se développe partout sur notre planète.
Un retour en France compliqué
Le retour en France a été compliqué. Les deux touristes français pressés de rentrer au pays ont fait plusieurs navettes entre l’aéroport et l’hôtel à Manhattan.
"Je me suis sentie prisonnière. On ne pouvait pas partir, on était bloqué à New York".
Nathalie n’a rien retenu de bien pendant quatre jours. "On voulait rentrer. On a dû batailler du jeudi au dimanche midi, avant d’être sur la liste d’un vol vers Paris."
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De ces journées-là, Nathalie n’a que des souvenirs d’aéroport, d’agence Air France, de pluie, de rues désertées.
"J’ai toujours l’impression d’être allé deux fois à New York et d’avoir fait deux voyages différents", entre l’étape traumatisante des attentats et les souvenirs sympas de la ville au début du séjour.
Nathalie et Didier Le Mercier, son compagnon, étaient à Paris quand ont eu lieu les attentats du 13 novembre 2015.
Comme un boomerang
"Je n’étais pas bien. Didier était dehors. Moi j’étais à l’appartement et il devait se rendre à un concert de musique. J’entendais à nouveau les sirènes".
Comme un boomerang, ces sirènes lui ont immédiatement rappelé celles du 11 septembre 2001 à New York. Son premier réflexe a été d’allumer la télé.
"J’ai paniqué quand ils ont montré les images du Bataclan". Depuis, Nathalie sait qu’elle doit vivre avec ce traumatisme.
Les attentats parisiens ont réveillé le premier traumatisme du 11 septembre. 20 ans après, elle n’a rien oublié.
Après les attentats de New York, ils ne sont allés qu’une seule fois en Amérique. "On voulait découvrir la Californie. On aime bien l’ambiance qui y règne".
Nathalie et Didier retourneront à New York. La prochaine fois, ils ne seront pas deux mais trois. Ils feront le voyage en famille. "La ville a changé et on a envie de la faire découvrir à Yann, notre fils".
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