C’est à Château-Gontier (Mayenne), dans une maison bourgeoise de la rue Elie-Lemotheux, le 31 octobre 1800, que sa mère âgée de 48 ans « lui infligea la vie ». Passionnée d'art, écrivaine, elle entretint des correspondances avec George Sand, Flaubert.
Ressentant des frayeurs maternelles, toute sa vie, Marie-Sophie Leroyer de Chantepie fut sujette à « des terreurs extrêmes ». Elle faillit d’abord mourir de faim chez sa nourrice, « je commençais ma vie par le jeûne ».
En proie aux angoisses
Elle avait 7 ans quand son père, cédant sa place d’inspecteur des Domaines, vint s’installer à Angers (Maine-et-Loire) dans une triste maison du quartier d’Outre-Maine.
L’enfant tomba dans une grande mélancolie et malade à 13 ans. On fit appel à un médecin ignorant. Si bien que son âme et son corps furent également mal traités. Elle ne guérit jamais parfaitement, et souffrira d’obsessions intérieures : scrupules liés à la religion ; conflits domestiques.
Dans ses collections, le musée d’art et d’histoire de Château-Gontier (Mayenne) a un portrait de Mme de Chantepie. Le port gracieux, un désenchantement dans le regard, révèlent les qualités de cette personne à l’intelligence fort éveillée. À la mort de ses parents, sa fortune s’ajoute à son charme, et le nombre de prétendants ne fit qu’accroître. Mais l’idée du mariage la répugne.
Publications et correspondances
Peu instruite, elle se rattrape et dévore les livres. L’art (la peinture, la musique) lui apporte des consolations pour pallier ses angoisses. Elle se désespère du néant de la vie culturelle de province. Elle voyage peu, et peu loin, séjourne parfois à Nantes (Loire-Atlantique), pour se rendre au Théâtre Graslin.
Marie-Sophie Leroyer de Chantepie garde la sensation de l’isolement intellectuel. Alors elle correspond, entre autres, avec George Sand, Gustave Flaubert, qui éprouva pour elle une tendre affection. Flaubert s’enquit même de ses remarques pour son roman Madame Bovary.
Mme de Chantepie écrit. Son premier roman est édité en 1844, Les Duranti. Succéderont Angélique Lagier (1851), Angèle ou Le Dévouement filial (1860). Le catalogue de la Bibliothèque nationale à Paris mentionne treize œuvres.
Elle n’aime fréquenter que les artistes, les Républicains. Une existence de femme libre, célibataire, peu conforme aux idées reçues qui lui vaudront d’être calomniée dans ce vieil Angers (Maine-et-Loire) bien pensant du Second Empire, qu’elle détestait.
Marie-Sophie Leroyer de Chantepie s’éteint le 23 octobre 1888 dans sa maison d’Angers, au 24 boulevard du Roi René, où elle recevait beaucoup.
Source : Une correspondante de Flaubert : Mlle de Chantepie, Les Amis de Flaubert et Maupassant.
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