Elle a toujours revendiqué ses origines normandes. Lucie Delarue-Mardrus, grande poétesse,est née dans la ville de Honfleur (Calvados), à laquelle elle est restée toute sa vie profondément attachée. Mais elle a vécu la fin de sa vie à Château-Gontier (Mayenne) de 1936 à 1945.
Fille d’avocat et d’une mère issue d’une famille de graveurs, elle passe son adolescence entre Paris et Saint-Germain-en-Laye.
Ses parents refusent qu’elle se marie avec le capitaine Philippe Pétain, rencontré lors d’un dîner chez sa sœur à Provins (Seine-et-Marne), qui a le double de son âge. Elle épouse, à 25 ans, Joseph-Charles-Victor Mardrus, médecin et traducteur des Mille et une nuits. Lucie publie son premier roman en 1908.
Elle voyage beaucoup, notamment en Afrique, et fréquente le milieu parisien des lettres où elle rencontre André Gide, Paul Valéry, Alfred Jarry, Claude Debussy, Rodin, Sarah Bernhardt, Colette… Elle publie de nombreux ouvrages, plus de 70 romans, des chroniques comme critique littéraire. Elle est aussi conférencière et écrit dans la presse tout en étant membre du jury du Prix Femina.
Femme libre et engagée
Pendant la Première Guerre mondiale, elle s’engage comme volontaire de la Croix-Rouge. Lucie Delarue-Mardrus se sépare de son mari au lendemain du conflit, poursuit son œuvre tout en s’adonnant à la peinture et à la sculpture. Elle voyage en Europe, aux Etats-Unis ; elle connaît le succès.
Ecrivaine reconnue, Lucie Delarue-Mardrus est célèbre autant pour son œuvre que pour sa personne. En femme libre, elle ne cache pas ses penchants pour la gent féminine.
Le hasard, un ami avocat originaire de Craon (Mayenne), la conduit à s’installer à Château-Gontier (Mayenne) en 1936. Les difficultés financières croissantes la poussent à vendre sa maison de Honfleur et à adopter un train de vie plus modeste.
Le succès n’est plus le même. Ses livres se vendent mal. Pourtant, elle séduit une partie de la société de Château-Gontier tant par sa grâce que par ses qualités humaines.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Lucie cache chez elle au 108, Grande Rue à Château-Gontier (Mayenne), son amie juive, la cantatrice Germaine Castro, ainsi que son mari et sa mère.
Elle poursuit son travail de romancière pour survivre. Le travail devient harassant et les conditions matérielles spartiates. Lucie Delarue-Mardrus meurt d’une pneumonie le 26 avril 1945, et est inhumée, selon ses souhaits, dans sa bonne ville de Honfleur. A Château-Gontier, une rue porte son nom, non loin de la rue Colette.
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