C’est un nouveau type de production qui risque, en 2021 et 2022, d’intéresser beaucoup d’agriculteurs, notamment en Mayenne et en Maine-et-Loire.
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Alors que l’État est prêt à autoriser l’exploitation de la fleur de chanvre sur le sol français pour respecter le droit européen, beaucoup observent cette nouvelle opportunité. Ils cherchent à se lancer dans la production de cannabis pour produire du CBD.
Business en pleine floraison
Le CBD, ou cannabidiol, est l’une des molécules naturellement présente dans le cannabis.
Elle n’est pas considérée par la loi comme un produit stupéfiant et fait l’objet d’un business en plein essor. Mais, pour l’instant, les nombreux magasins et tabac qui en vendent sont obligés de l’importer d’autres pays de l’Union européenne, le plus souvent de la Suisse ou de l’Italie.
Dans sa ferme à Grez-en-Bouère (Mayenne), Clément Dudouet, jeune maraîcher bio de 34 ans, installé depuis deux ans, a décidé de diversifier sa production en faisant pousser du CBD à côté des légumes.
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Sa ferme n’est pas grande avec un peu plus d’un hectare dont environ 3 000 m2 consacrés au maraîchage. Il élève des poules pondeuses et a planté 50 arbres fruitiers qui ne donnent pas encore.
Chaque jeudi, il vend ses légumes sur le marché de Château-Gontier. Il se voit bien agrémenter son étal avec un peu de cannabis bien-être.
300 pieds pour commencer
Après s’être renseigné sur la plante et la législation, il veut planter de mars à octobre 2022 "environ 300 plants de cannabis pour faire du CBD".
Il n’entend pas en faire une production intensive.
"Pour faire pousser du chanvre, il faut être agriculteur, s’inscrire comme producteur de chanvre. C’est très encadré. Il faut prévenir la gendarmerie pour lui dire où c’est planté et utiliser une variété autorisée."
Pour un agriculteur, l’intérêt est très clair : c’est une production qui se cède à bon prix.
De la fleur
Cette production pourrait aussi lui permettre d’être présent sur le marché pendant la période hivernale.
"Moi, en hiver, je n’ai plus grand-chose à vendre. Comme c’est un produit qui peut se conserver, le CBD me permettrait d’avoir quelque chose à vendre durant toute l’année", anticipe Clément Dudouet.
La première année, il compte produire uniquement de la fleur.
Bien entendu, sa démarche n’est encore qu’un projet. Il n’a pas encore pensé à l’aspect marketing et ne s’est pas encore demandé s’il était judicieux de créer une marque pour le CBD qui sortirait de sa ferme baptisée Le Jardin des Greznes.
Il est, en revanche, persuadé que les consommateurs pourraient être intéressés par un CBD bio et 100 % local.
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