Peu de personnes le savent, mais Villiers-Charlemagne (Mayenne), est la seule commune de France composée du nom de l’empereur carolingien.
En se basant sur les sources de l’abbé Alphonse Angot, quelques anciens bulletins municipaux évoquent la venue du roi des Francs à Villiers vers 778, avant une expédition contre les Vascons révoltés (basques).
« Selon l’historien Sébastien Legros, il y avait une voie romaine qui descendait de Jublains (Mayenne) qui passait par Entrammes (Mayenne), Villiers-Charlemagne et qui atterrissait à Azé (Mayenne) », explique André Buchot, adjoint au maire de Villiers-Charlemagne.
Choix stratégique ?
« Ça peut aussi contribuer au fait que Charlemagne soit arrivé par là. »
Situé sur la frontière bretonne, près de la Mayenne et à l’extrême limite de ses Etats du Maine et de l’Anjou, il aurait vu en ce village une position stratégique pour construire une forteresse face aux Bretons.
« Tout Charlemagne qu’il est, la Bretagne est un domaine qu’il n’a jamais pu conquérir ». Mais, le mystère plane toujours quant à l’association du nom de l’empereur au domaine de Villiers, appartenant à l’époque au seigneur Wilibert.
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Possessions de la cathédrale du Mans
Francon d’Ollivier aurait rencontré Charlemagne à Villiers, après avoir dédié une église en l’honneur de Saint Ernée à Ceaulcé (Orne). De ce fait, il se serait fait restituer des biens appartenant à l’Eglise du Mans (Sarthe) dont ceux de plusieurs seigneurs comme Wilibert.
En 802, Charlemagne fait rentrer la terre de Villiers dans les possessions de la cathédrale du Mans via un décret capitulaire. Cependant, son nom ne serait pas attaché au nom premier de ces terres.
Apparu en 1114
« Officiellement, le nom de Charlemagne est apparu en 1114 accolé à Villiers. On le sait d’Hugues Chotard qui s’est vu confier le prieuré de Villiers créé par l’abbaye de Marmoutier, à Tours (Indre-et-Loire). »
Mais un autre fait historique pourrait expliquer le nom de la commune. En 863, Charles II le Chauve, petit-fils de Charlemagne, a signé un traité de paix avec Salomon de Bretagne.
Pour s’assurer de sa vassalité, il cède au roi des Bretons, un territoire nommé l’Entre-deux-Eaux, situé entre la Mayenne et la Sarthe.
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La vérité en Bretagne ?
En contrepartie, il aurait négocié avec le roi Salomon, que le nom de son grand-père soit accolé à Villiers. « Il existerait en Bretagne un document où il en est question », précise André Buchot.
Concernant l’origine de « Villiers » du latin villa-villare signifiant domaine-habitation, cela ferait référence à l’occupation romaine (après la seconde campagne de César dans les Gaules).
Un riche patricien romain aurait fait défricher une partie de la forêt de Boëria (qui donnera Bouëre) s’étendant sur les bords de la Mayenne. Il aurait fait bâtir une habitation, une « villa » pour s’installer avec ses esclaves et ses serviteurs.
Clin d'œil dans l'église
Selon les Archives de la Sarthe, Villiers serait donc l’un des lieux les plus anciens du Bas-Maine, fondé sur une ancienne voie romaine venant du Haut-Maine et se dirigeant vers Châtelais (Mayenne).
Comme un clin d’œil, un vitrail faisant référence au couronnement impérial de Charlemagne (800) est visible au sein de l’église de Villiers-Charlemagne (Mayenne). Sacré Charlemagne…
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