Anthony Salmon a repris l’élevage de ses parents de poules pondeuses à Renazé (Mayenne) en 1994. Il y travaille aujourd’hui en 2021 avec sa femme Nathalie et deux salariés.
Pressions sociétales
En effet, de 173 000 poules pondeuses en cages, l’élevage passe à 120 000 poules élevées au sol, en liberté dans les bâtiments.
Un investissement de 2 millions d’euros, à 50 ans, qui émane de « pressions sociétales ».
« On aime nos animaux »
« On aime nos animaux. Ce sont eux qui nous font vivre », clame-t-il dans son élevage, impeccable.
Lui qui est aussi membre du comité national de promotion de l’œuf, dénonce le comportement de l’association L214.
Cette dernière n’hésite pas à s’introduire dans des exploitations pour réaliser des montages vidéos peu glorieux.
Si des éleveurs rencontrés ces derniers mois reconnaissent des abus de certains, ils regrettent la généralisation faite par le grand public et « les montages de L214 ».
Un éleveur de porcs du sud-Mayenne dénonçait récemment « la vidéo d’un porc soi-disant mort depuis des semaines. Franchement, c’est méconnaître nos métiers, car après des semaines je peux vous dire que ça ne ressemble vraiment pas à ça ! »
Protection onéreuse
Anthony Salmon le rappelle : « il y a forcément de la mortalité dans des élevages de milliers de bêtes ! L214 veut détruire nos professions », estime-t-il.
L’éleveur n’a pas été victime d’intrusion, mais il anticipe. Il s’est protégé.
Coût : 10 000 €.
Sa femme Nathalie évoque un climat « anxiogène. Quand un véhicule se gare dans le secteur, on est aux aguets. »
Les participants à la réunion parlent « de commandos en rangers, tenue kaki, cagoules et oreillettes. De vrais voyous qui n’hésitent pas à parfois payer des salariés pour planquer leurs caméras. »
La contre-attaque s’organise. Les éleveurs s’équipent et interpellent les politiques « qui doivent aussi réagir ».
Une pétition a même été lancée mi-novembre pour que L214 soit dissoute. En deux jours : 5 000 signatures. Début décembre : 19 000.
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