La Chambre régionale des comptes a été amenée à effectuer un contrôle sur les exercices comptables de la commune de Candé (Maine-et-Loire) de 2016 à 2020, à la suite des mauvais chiffres enregistrés ces dernières années dans les budgets.
Le rapport, rendu public vendredi 17 décembre 2021, a été commenté en séance du conseil municipal. L’ancien maire, Gérard Delaunay, alors ordonnateur, a répondu aux observations de la Chambre régionale.
"La commune de Candé n’a pas de comptabilité d’engagement, pourtant obligatoire", pointe le rapport. Pour une collectivité locale, la comptabilité d’engagement permet notamment de connaître à tout moment et en fin d’exercice les dépenses et recettes réalisées.
La Chambre préconise de s’y atteler. "C’est ce qu’on va faire", propose Pascal Crossouard, l’actuel maire.
Deux autres points sont jugés anormaux. La commune ne tient pas d’inventaire de ses immobilisations, et le budget assainissement, qui va être transféré à Anjou bleu communauté au 1er janvier 2022, est exploité en régie.
Tension budgétaire
La commune connaît, depuis 2018, une tension budgétaire et financière forte, du fait de lourds investissements ayant nécessité un important recours à l’emprunt (église, maison de santé pluridisciplinaire, et rénovation quartier de La Ramée).
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Des frais financiers diminuent la capacité d’autofinancement (autrement dit l'épargne de la collectivité) qui devient négative en 2018, pour doubler en 2019.
La capacité de désendettement atteint quatorze années en 2019, pour un plafond national de référence de douze. La Chambre recommande fortement une "pause des dépenses d’investissement" et estime que ce n’est pas suffisant en conseillant : "La commune doit dégager des marges de manœuvre sur son fonctionnement".
"La nouvelle équipe y veille", assure Pascal Crossouard.
Gestion prudente requise
Une cession de parts sociales de 450 000 € en 2020, semble laisser croire à une amélioration.
"Pas probant", pour la Chambre. La renégociation de ses emprunts par allongement de leur durée permet à la commune de ne pas avoir à rembourser de capital en 2021 et d’avoir ensuite des annuités moindres.
"La pause ainsi obtenue ne doit pas être consacrée par la commune à de nouvelles dépenses, mais bien plutôt à sécuriser sa situation financière", suggère le rapport.
Une pause de ses investissements, en 2021 au moins, permettrait à la commune de mieux préparer le remboursement des quelque 0,78 M€ d’emprunt qui échoient, a minima, en 2022. Elle va devoir être très vigilante sur son fonctionnement.
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