"On n’est pas des pigeons". C’est le nom de l’action de la Fédération départementale des syndicats et exploitants agricole (FDSEA) du Maine et Loire. Pour répondre "à la provocation de Leclerc" avec la politique des prix bas, les agriculteurs ont lâché quelques oiseaux dans l’enseigne de Segré (Maine et Loire), jeudi 27 janvier 2022. "Une action pacifique et symbolique", estime Anthony Ménard, secrétaire général du syndicat.
En cause, la baisse des prix dans les rayons du supermarché pour les produits issus de l’agriculture. Exemple, des côtes de porc à 2 €. "Mon coût de production, c’est 1,80 €. Sachant qu’un distributeur ne peut pas vendre à perte, on fait comment pour vivre ?", questionne un éleveur de porc.
7 partenariats locaux l'an dernier, 44 aujourd'hui
"Aujourd’hui, c’est vendu moins cher que du gravier. Si on ne prend pas en compte le coût de production, les agriculteurs vont continuer à arrêter ou à se suicider. Jusqu’où est ce qu’il faudra aller avant que ces minorités ne deviennent la norme ?", s’agace-t-il.
Si le propriétaire du Leclerc de Segré comprend les revendications, ce dernier s’attache à y développer la filière locale. 7 partenariats l’an dernier, 44 aujourd’hui. "Ce n’est pas rien. Tout ce qu’on peut faire en local, on le fait. Ça prend du temps, parce qu’on essaie d’organiser la filière, mais on fait le job. À mon niveau, j’espère que vous comprenez que j’essaie de faire des choses", rétorque Pierre-Henri Bouchard.
"Ce n’est plus possible"
Une réponse qui ne suffit pas aux agriculteurs présents sur le parking du magasin, qui dénoncent les méthodes de l’enseigne, plus globalement. "L’alliance locale, c’est bien. Mais ce n’est pas le problème. Leclerc achète son image avec ces partenariats qui ne représente qu’une petite partie de la filière", reprend Anthony Ménard.
Il estime que si Leclerc communique sur des prix bas, les gens voudront des prix bas. "Cette politique est destructrice de valeur depuis des années. Ce n’est plus possible. On est la variable d’ajustement dans le box des négociations et on ne sait pas ce qui s’y passe. On n’a pas de transparence, c’est ce qu’on demande."
D’autant que les agriculteurs font face à de nombreux défis. "On nous demande de prendre soin de nos animaux, on nous demande de prendre soin de l’environnement. Avec une baguette à 29 centimes, ce n’est pas possible."
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