C’est un mélange de colère et d’indignation qui secoue Mandy depuis plusieurs semaines. À Segré, commune déléguée de Segré-en-Anjou-bleu (Maine-et-Loire), son fils de 12 ans subit les insultes, moqueries et violences d’autres élèves de son collège. La définition même du harcèlement scolaire.
"Il nous en a parlé la première fois fin en octobre 2021, mais ça dure depuis la rentrée de septembre", explique cette mère de famille dont le fils suit sa scolarité au collège Georges-Gironde, en 6e.
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"Dès qu’on le voyait on le poussait, on l’insultait, on le prenait à partie. On a essayé de le pousser dans le grand bassin et de l’étrangler dans les vestiaires", détaille Mandy.
"Il s’est pris des claques, on l’a mis au sol. Et les élèves ont même fait un vote pour savoir qui lui pourrirait le plus la vie."
"Ceux qui ne disent rien sont complices"
Au-delà de la violence physique ou verbale des quelques bourreaux, la maman évoque également le silence et les rigolades des autres camarades qui pèsent lourd dans la balance :
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Pour réagir rapidement, Mandy et Mario, le beau-père du garçon, ont alerté le collège dès le retour des vacances de la Toussaint.
Et si les choses s’étaient un peu tassées ensuite, ça a repris de plus belle début février 2022. "Là c’était un autre groupe de camarades. Et malgré nos alertes au collège, il ne s’est rien passé. Et mardi 1er février 2022 ça a redoublé de violences en le jetant contre les vitres et en le frappant à la sortie des cours. Une dame s’est interposée, heureusement qu’elle était là. On est allé porter plainte une deuxième fois et mon fils a vu un médecin légiste pour attester des coups."
Mandy et Mario se désolent alors d’un manque de réaction de la part de l’équipe encadrante du collège :
"Ce qui les intéresse surtout, c’est de savoir si on va le changer de collège pour pouvoir passer à autre chose. Et on nous répond que mon fils est introverti et qu’il n’ose pas aller parler aux adultes de ce qu’il se passe. Mais il a parlé et ils n’ont rien fait pour le protéger."
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Selon les deux parents, seuls deux entretiens avec le professeur principal auraient été proposés au jeune garçon.
Protéger les autres aussi
Pour Mandy, parler représente bien plus que la volonté de protéger son fils. "J’ai reçu de nombreux témoignages de parents et de jeunes via les réseaux sociaux. Il faut dénoncer tout ça et surtout qu’il y ait des sanctions pour montrer qu’on ne peut pas rester impunis si on s’en prend aux autres."
Malgré tout, la décision semble inéluctable, à la fois aux yeux des parents et du jeune homme : il ne retournera pas au collège Georges-Gironde.
En évoquant ces mots, la maman et le beau-père du garçon ne peuvent s’empêcher de souligner des situations comme celle-ci qui ont mené des jeunes à la mort.
"On se souvient très bien de la petite jeune de 13 ans qui s’est suicidée en février 2019 parce qu’elle subissait elle aussi la violence et les moqueries des élèves. Et c’était déjà au collège Georges-Gironde."
Contacté depuis vendredi 4 février 2022, le collège Georges-Gironde n'a pour le moment pas donné suite.
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