La vague de froid et de gel de ce début de mois d’avril 2022 inquiète les producteurs de Maine-et-Loire et Mayenne.
Déjà, en 2021, "le gel avait causé des pertes importantes, qui ont atteint jusqu’à 70 % de productions pour certaines exploitations", explique la chambre d’agriculture de Maine-et-Loire, qui a demandé aux riverains des parcelles d’être conciliants devant les moyens déployés par les producteurs pour essayer de sauver leurs récoltes.
2017, 2019, 2021, 2022
À Champigné (Maine-et-Loire), à Pomone, le responsable des vergers Yan Esnault et son équipe étaient sur le front.
Ils ont allumé 300 bougies à l’hectare sur plus d’une dizaine d’hectares et utilisé l’aspersion sur dix autres.
Sur un total de 120 hectares de vergers.
Ils mettent trois heures à tout mettre en place, à une quinzaine de personnes.
Tolérance et dégâts
Des dégâts sont déjà apparents.
Idem en Mayenne
À Bouchamps-lès-Craon, en Mayenne, Marion Paterne, qui gère l’exploitation Les Délices du kiwi, une exploitation de kiwis bio (la seule en Mayenne) fait partie de ceux qui luttent comme ils le peuvent pour sauver les récoltes.
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Elle est la troisième génération de la famille Chazé à la tête de ces vergers, plantés à partir de 1983.
Elle n’a d’ailleurs "toujours pas reçu les aides d’indemnisation de l’État. C’était déjà compliqué, et on se reprend une vague de gel ce printemps…"
Feux, tours antigel
Via les réseaux sociaux, le 1er avril, la jeune gérante en appelait à la tolérance des habitants car les moyens mis en place le week-end dernier pour sauver sa production émettaient "quelques nuisances".
Avec une équipe de huit personnes, pendant quatre jours, ils ont préparé l’après-midi des bottes de foin qu’ils allumaient et entretenaient la nuit, pour créer de la chaleur.
Philippe Chazé, son père, avait investi dans une tour antigel en provenance de Nouvelle-Zélande, qui se dresse à 8 m de hauteur.
Elle a aussi fonctionné.
Malgré tout, "il y a de la casse. On mise sur les bourgeons qui n’étaient pas trop avancés, mais une grosse partie de ceux qui étaient bien lancés ne repartiront pas." La productrice reste vigilante.
Les producteurs seront donc encore sur le qui-vive.
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