En ce 8 mai 2022, jour des commémorations de la Victoire de la seconde guerre mondiale, et année du centenaire de la naissance du Résistant Marius Briant, les pensées iront vers cet ancien instituteur au destin tragique.
Marius Briant est né le 21 janvier 1922 à Sceaux-d’Anjou (Maine-et-Loire) de parents cultivateurs.
Il étudia à Champigné (Maine-et-Loire), Segré puis Angers pour devenir instituteur.
Il enseigna à Segré, puis Angers tout en préparant une licence de philosophie.
En 1942, il est amputé d’une jambe à la suite d’une mauvaise chute en descendant d’un train en gare du Mans.
À cause de cela, "en 1943, il est révoqué", explique Lydia Lehoërff (née Briant), sa nièce ; fille de Roger le dernier des trois frères de Marius.
Il se rend pour libérer ses parents
Marius, poète dans l’âme, œuvre alors dans la Résistance.
Averti de l’arrestation de son ami René Brossard à Segré, il décide de fuir, et de se cacher.
Mais le 14 juillet 1943, la Gestapo est à Champigné.
Sa famille est interrogée, par des soldats allemands, revolver au poing. Son père et sa mère sont conduits à la prison d’Angers.
Trois jours plus tard, Marius demande à l’un de ses trois frères de le livrer contre la libération de ses parents.
Marius est arrêté à la Varinière, une ferme inoccupée de son grand-père, près de Champigné.
Son père et sa mère sont libérés par les Allemands.
Gracié puis décapité
Marius est condamné à mort mais il est le seul à être gracié "sans que l’on sache pourquoi", le 12 décembre 1943, tandis que ses amis, sont fusillés à Belle-Beille à Angers, le lendemain.
Marius passe alors de prisons en prisons en Allemagne avant de finir à Berlin, où le 29 mars 1944, à 22 ans, il sera décapité à Plötzensee.
Il demanda que ses lunettes et sa prothèse soient envoyées à ses parents (ce qui fut le cas), qui ont aussi conservé son recueil de poésie et toutes ses correspondances.
À Champigné, une des rues principales porte son nom. Une rue dans laquelle une partie de sa famille a habité.
"Pas de chagrin"
Dans sa lettre d’adieu, Marius écrit : "Ma fin est proche mais je n’ai pas peur de la mort. N’ayez pas de chagrin car ma vie n’aurait été qu’un long calvaire… Vivez heureux parmi vos enfants et petits-enfants."
Il demanda que sa fiancée Colette fasse toujours partie de la famille. Ce qui fut le cas, "elle a toujours été invitée à nos événements, est devenue marraine d’un enfant de la famille, etc." Elle est décédée en décembre 2021.
"Quelle que fût la douleur de notre famille, jamais elle ne s’est transformée en haine et en rancœur envers le peuple allemand", indique Lydia qui est d’ailleurs devenue professeur d’allemand.
"Jamais personne dans la famille ne m’y a empêché."
Marius lui-même l’écrivit juste avant de mourir : "Je veux espérer que notre sang ne retombera sur personne mais sera une semence fertile de pardon et d’entente."
Un beau message qui résonne encore aujourd'hui.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.