À l’heure de la récréation du milieu de matinée, tous se présentent, parfois timidement, dans le hall d’accueil du lycée Bourg-Chevreau de Segré, commune déléguée de Segré-en-Anjou-bleu (Maine-et-Loire).
Mardi 10 mai 2022, les élèves ukrainiens qui ont trouvé refuge dans l’établissement scolaire sacrifient leur pause pour parler de leur intégration locale. Et tous le font grand sourire aux lèvres.
Isabelle, personnel d’éducation en charge de l’internat depuis 30 ans, fait le lien avec les plus timides.
« Vous vous sentez bien ici, à Segré ? », demande-t-elle. Si les réponses restes brèves, les « oui » sont sincères. « Nous avons été très bien accueillis ici », ajoute l’une des jeunes, aux côtés de ses camarades réfugiés qui affichent tous entre 15 et 17 ans.
Six à l’internat
Depuis le mois de mars 2022, en raison de la guerre en Ukraine, huit élèves d’origine ukrainienne ont intégré une classe de seconde ou première de Bourg-Chevreau, en fonction de leur niveau.
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Six logés à l’internat et deux dans un foyer extérieur. « Certains sont là depuis le début de la guerre mais d’autres viennent d’arriver », souligne Yulya, professeur remplaçante elle aussi ukrainienne, arrivée juste avant le début de la guerre.
Cette dernière fait le point chaque semaine avec les élèves et la directrice des études. De quoi rester à l’écoute de ces jeunes déracinés tout en essayant de les aider à poursuivre leur scolarité.
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À ce sujet, les huit élèves admettent que la barrière de la langue n’aide pas à suivre les cours assurés en français. Même Dimitro, très doué en français selon l’équipe du lycée, admet « que cela va parfois un peu vite. Il faut bien se concentrer pour tout comprendre ».
Damien Petit, directeur de l’établissement, ne cache pas sa fierté de voir les enseignants jouer le jeu pour traduire certains cours :
La barrière de la langue
L’échange se fait également entre les élèves. Aujourd’hui, Isabelle, de l’internat, admet que « ces élèves Ukrainiens restent surtout ensemble, mais ça n’empêche pas les autres de les aider parfois ».
D’autant plus que la présence de ces élèves qui parlent principalement anglais favorise les lycéens segréens à parler davantage le british. « Et tout le monde se met aussi à apprendre des mots en ukrainien », plaisantent les réfugiés.
Pour ce qui est de l’avenir, difficile de se projeter pour certains. « Je vais terminer cette année ici au lycée, et peut-être aussi l’année prochaine », souligne Dimitro.
Pour ceux qui souhaiteraient, à terme, retrouver leur pays, la situation en Ukraine reste extrêmement compliquée.
En tout cas, à Segré, ces huit ados semblent trouver du réconfort. Originaires de grandes villes comme Marioupol, Odessa et Kiev, ils trouvent ici « un mode de vie différent », « une nouvelle architecture » et « la tranquillité ».
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