Ils étaient une quinzaine de professeurs à se retrouver mardi 31 mai 2022 devant le lycée Blaise-Pascal de Segré (Maine-et-Loire).
Ils souhaitaient dénoncer les dérives et manques de moyens qui mettent en danger l'éducation des jeunes.
Des classes surchargées
Dans certaines classes du lycée public de Segré, le nombre d’élèves atteint déjà 36. "À ce rythme, on ne peut plus leur apprendre correctement les choses", clament les professeurs, installés à quelques mètres de l’entrée de l’établissement.
Un accueil impossible
Autre conséquence de cette surcharge : l’impossibilité d’accueillir de nouveaux élèves. Les professeurs, qui représentent différents syndicats (ou non syndiqués), s’accordent sur cette inquiétude grandissante.
"On est le lycée public de secteur et on ne peut même pas assurer notre rôle. Sans oublier qu’on refuse aussi des élèves qui viennent du privé."
Où sont les profs d’allemand ?
*À la prochaine rentrée scolaire, faute de moyens, l’allemand risque de disparaître également du programme proposé au lycée professionnel.
"Aujourd’hui, une professeur du collège Georges-Gironde m’aidait à assurer les heures. Mais elle ne va pas pouvoir continuer", détaille Sandrine Roué, qui enseigne l’allemand à Blaise-Pascal.
"De mon côté, je ne vais pas pouvoir m’occuper de toutes les classes. Cela représente trop d’heures, et en matière de gestion au niveau des emplois du temps, ce sera très compliqué."
À lire aussi
L’enseignante craint alors deux choses : "Les élèves qui passent en 3e au lycée pro et qui faisaient de l’allemand depuis la 5e vont devoir terminer leur cycle du collège avec une dernière année d’espagnol…"
Seconde aberration : "On va voir disparaître totalement l’allemand au lycée pro alors que l’objectif était de proposer de la diversité et de démocratiser cette langue."
Une chose que les professeurs n’acceptent pas, d’autant plus qu’ils expliquent que plusieurs cours ou options ont déjà disparu : "On a par exemple déjà perdu l’option musique et le pôle espoir handball."
Des heures en moins
Parmi les nombreux problèmes soulevés, David Borianne, professeur de lettres-histoire en filières pro, évoque un changement arrivé avec la réforme.
"En lycée pro, le nombre d’heures d’enseignement dans les matières générales comme l’histoire et le français a été réduit, tout comme celui des heures d’enseignement pro. Tout ça pour faire des heures où on mélange un peu les deux, en travaillant sur ce qu’on appelle un “chef-d’œuvre”", explique-t-il.
"Mais on avait déjà du mal à boucler les programmes avant, alors avec des heures encore en moins…"
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.