Thierry et Véronique Blanchet n’en reviennent toujours pas. Ils viennent de vendre leur magasin de chaussures à Château-Gontier (Mayenne), cet été 2022. Le commerce était dans le giron familial depuis quatre générations.
Le magasin les Chaussures Blanchet est vendu. Pour autant, l’heure de la retraite n’a pas sonné. Thierry, 58 ans, et Véronique, 55 ans, ont saisi l’opportunité de le vendre.
« On a été démarché pendant les travaux, cet été 2022. On n’a pas réfléchi longtemps. On s’est dit que cela ne se représenterait peut-être pas d’ici cinq ans. Et la clientèle peut être rassurée. Lucie continue les marques », déclare Thierry Blanchet.
Après quatre-vingt-dix-huit ans dans le giron familial, Chaussures Blanchet change de main. Lucie Chauvin, 40 ans, a racheté le fonds de commerce. Originaire de Château-Gontier, elle a une expérience d’une dizaine d’années dans le métier. « J’ai toujours voulu m’installer. Je concrétise un rêve », indique Lucie Chauvin. Elle s’inscrira dans la continuité tout en apportant sa touche personnelle.
Histoire de famille
L’immeuble a été construit en 1923. L’arrière-grand-mère, Suzette Leroux, achète un terrain aux hospices pour sa fille, Olympe, qui ouvre une boutique de chaussures, en 1924. Au 19, avenue Razilly, voient le jour le commerce et le logement où vit Olympe, mariée avec Raymond Blanchet, les grands-parents de Jack et Thierry. Sur la devanture, on pouvait lire Cendrillon, qui renvoyait au conte et à la pantoufle de vair.
Grâce aux ventes de bottes sur mesure, liées à la chasse, la renommée du commerce est faite. En 1955, Guy Blanchet et sa femme Suzanne prennent la suite. « Mon frère, Jack, et moi avons vécu une partie de notre jeunesse dans le magasin, que nous avons repris en 1985 », déclare Thierry.
Jack et Thierry créent la SARL Blanchet lorsque Jack ouvre un second magasin à Laval (Mayenne), en 1986. Thierry conserve celui de Château-Gontier avec son épouse Véronique, à partir de 1990. Les Chaussures Blanchet, c’est une histoire de famille.
Thierry ne regrette rien. « Mon père m’a appris le métier de cordonnier dans l’atelier, où il y a encore les outils de mon grand-père. On a fait comme les parents », complète Véronique.
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Le couple confie n’avoir « jamais subi l’impact du développement de l’e-commerce. » En revanche, les années Covid auront marqué les esprits : « La fermeture du commerce nous a fait peur. On a été contents de voir que les clients attendaient qu’on rouvre. »
Une page se tourne. « Nos enfants ont fait leur chemin, et ont pris des directions différentes. »
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