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Près de Segré : gérants et salariés du Carrefour Express de Noyant se sentent abandonnés par les clients

Économie. En ce mois d'octobre 2022, l'équipe du Carrefour Express de Noyant-la-Gravoyère, près de Segré (Maine-et-Loire), ne sait plus quoi faire pour attirer les clients.

Près de Segré : gérants et salariés du Carrefour Express de Noyant se sentent abandonnés par les clients
A Noyant-la-Gravoyère, près de Segré (Maine-et-Loire), les gérants et salariés du Carrefour Express s'inquiètent de l'absence de clients. En octobre 2022, les clients ne sont pas au rendez-vous, trois mois après la reprise du magasin.

Les jours passent et se ressemblent, malheureusement. Les gérants et salariés du Carrefour Express de Noyant-la-Gravoyère, près de Segré (Maine-et-Loire), se demandent sans cesse ce qui cloche et ce qui pourrait expliquer l’absence de clients.

« J’ai beau chercher, je ne comprends plus. Et pourtant, on en a mis des choses en place ! » résume Laëtitia Cardin, qui a investi avec son mari, Mickaël, pour reprendre ce commerce de proximité dans cette commune de la périphérie de Segré.

La douche froide

Depuis leur arrivée en juin 2022, les chiffres dégringolent : « En juillet, ça allait pas trop mal, mais je pense qu’il y avait l’effet nouveauté.

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Mais en août c’était la douche froide, et ne parlons même pas du mois de septembre. C’est une catastrophe », réalise le couple, qui a tout quitté dans la région de Genève pour ce nouveau pari professionnel de Mickaël. Jusqu’ici, il avait travaillé pendant près de trente ans dans des casinos.

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« En ce moment, on doit être autour de 1 300 € de chiffre d’affaires par jour. Pour être bien, il faudrait 500 € de plus. En regardant les anciens chiffres, on s’est rendu compte que ce magasin n’a jamais vraiment bien marché… »

Des tentatives

Aux côtés de Mélanie et Aurélie, salariées au Carrefour Express depuis trois ans et demi, les gérants estiment avoir tout tenté.

« Les filles ont proposé de mettre en place un système de livraison gratuite, et ça non plus ça ne fonctionne pas », se désole Laëtitia, qui n’est pas salariée de l’entreprise.

Ils ne savent plus quoi faire

Pas besoin de s’interroger longtemps sur la remise en question de l’équipe : les exemples d’efforts faits au cours des derniers mois s’enchaînent au fil de la discussion.

Modifier les horaires, proposer des produits en petite quantité pour faire baisser la note en caisse, tester leurs propres produits pour se rendre compte de la qualité, rendre service et parfois même faire crédit…

« Et on a beau sensibiliser la population avec des affiches ou en l’expliquant directement aux clients, ou même sur les réseaux sociaux, ça n’a pas l’air de faire bouger grand-chose », soulignent, dépitées, les deux salariées, plus motivées que jamais pour garder leur emploi ici, à Noyant.

« Il faut que chacun joue le jeu et qu’on ne vienne pas seulement pour acheter un truc tous les six mois. »

« Mais pourquoi ? »

Les Cardin évoquent plusieurs arguments sortis par certains clients : « On nous dit que notre magasin n’est pas assez achalandé, mais je suis allée voir un peu partout autour de nous et je ne vois pas ce qui manque chez nous."

"Certains se plaignent qu’on n’a plus de boucher depuis quelques années, mais on a de la viande quand même, qui est très bonne. »

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Autre argument : le prix.

« Mais là aussi je ne vois pas ce qui cloche. Même si on sait que la population locale a peu de moyens, nos produits restent très abordables. On est à 15 % plus cher que les grandes surfaces, mais comme dans toutes les épiceries de village », rouspète Laëtitia.

« On ne demande pas aux habitants de faire le plein de courses ici, mais au moins de jouer le jeu et de venir consommer un peu plutôt que seulement quand ça les arrange », admettent Aurélie et Mélanie.

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Pour ne pas arranger les choses, les deux femmes évoquent également le comportement de l’ancien gérant, resté un an, qui n’aurait pas aidé à la bonne réputation du magasin.

Que va devenir ce commerce ?

En tout cas, l’inquiétude est omniprésente dans les esprits de l’équipe : « On ne va pas pouvoir continuer comme ça longtemps. Le risque c’est qu’on parte, et que cette épicerie ferme », résume la femme du gérant.

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