Samedi 5 novembre 2022, un hommage a été rendu à Marie-Françoise Bertin au cimetière du village de Courbeveille (Mayenne).
Les personnalités locales ont accueilli pour cet événement Christian Moreau, petit-fils de Marie-Françoise, Guilaine Devliegher, sa petite-fille, son mari Patrick, Valérie Collin, son arrière-petite-fille, et Gabriel Moreau, son arrière-arrière-petit-fils.
Couvre-feu
Marie-Françoise Bertin est née le 17 décembre 1887 à Livré-la-Touche.
Elle se marie le 22 juin 1909 avec Jules Moreau, originaire de Courbeveille.
Ils s’installent dans ce village et deviennent aides agricoles.
De leur union naîtront une fille, Marie, qui mourra à l’âge de 20 ans, et un fils.
Pour améliorer le quotidien, Marie-Françoise lave le linge, effectue divers travaux ménagers et aide les personnes aussi démunies qu’elle.
En 1942, lorsqu’arrive la période des moissons, tous les habitants des fermes se regroupent pour effectuer les récoltes et le battage.
En rentrant le 14 août 1942 de l’une de ces séances harassantes de battage, alors qu’elle arrive à l’entrée de Courbeveille, devant la croix de la Dacerie, elle est interpellée par deux soldats allemands qui lui parlent dans leur langue.
Le couvre-feu est passé, mais à la campagne, l’été, on travaille jusqu’à ce qu’il fasse nuit.
Face à cette désobéissance à leurs injonctions, l’un d’eux tire froidement dans le ventre de la malheureuse.
Non armée
Évacuée le plus vite possible vers l’hôpital de Laval (Mayenne), elle décédera pendant le transport, à 55 ans.
Marie-Françoise n’était pas armée, elle n’avait aucune attitude rebelle.
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Elle ne pensait pas avoir mal agi en revenant à cette heure tardive chez elle.
Comble de l’horreur, elle portait un bouquet de fleurs des champs, qu’elle voulait déposer sur la tombe de sa fille.
Son fils, qui suivait à un bon kilomètre derrière, entendant les coups de feu, avait bien compris qu’un drame s’était déroulé.
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