Il y avait une affluence particulière pour un vendredi après-midi à la gendarmerie de Château-Gontier (Mayenne).
Le 25 novembre 2022, commençait une opération mise en place par le ministère de l’Intérieur pour permettre aux personnes qui possèdent des armes à feu non déclarées de s’en débarrasser sans risquer de poursuites.
Plusieurs points de collecte ont été installés en Mayenne et en Maine-et-Loire. La brigade de Château-Gontier en faisait partie.
Vieux fusils
Daniel, retraité, est venu avec deux belles pièces dans leurs étuis : un fusil Mauser de 1908 et un autre de la Seconde Guerre mondiale.
"Lors des héritages des oncles et tantes qui ont connu la guerre, on retrouve des armes et des munitions. Je vieillis et je ne veux pas laisser ça sur les bras de ma famille. Ça me soulage de pouvoir m’en séparer", confie le retraité, content de se débarrasser de ce "cadeau empoisonné".
Auguste, 77 ans, habitant de Château-Gontier, a rapporté sa carabine à la gendarmerie samedi 26 novembre 2022.
"C’est une carabine de famille. Elle a été donnée à ma femme. Son père l’utilisait pour chasser des pigeons et lapins. Mon fils l’a eue pendant quelques années, avant de me la redonner. Je préfère me séparer de cette carabine, cela évitera d’éventuels problèmes."
Objet embarrassant
Hervé, 64 ans, est venu déposer une arme à la brigade de Segré (Maine-et-Loire).
Carabine emballée dans un linge en mains, il glisse : "Je l’ai depuis douze ans. On l’avait récupéré chez la mère de ma femme. C’était certainement à son mari. On n’a jamais trop su quoi en faire."
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Le retraité aspire à la remettre à des personnes assermentées.
"À la maison, elle ne nous dérangeait pas. Mais c’est surtout pour qu’elle soit entre de bonnes mains. De toute manière, ça ne nous servira jamais", admet-il.
Mercredi 30 novembre 2022, le capitaine Jean-François Bruneau, adjoint au commandant de compagnie de la gendarmerie de Château-Gontier, constatait le succès non négligeable de l’opération.
Les gendarmes ont bien ressenti l’embarras de la plupart des déposants, qui s’avouent soulagés.
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"On sent bien que les déposants étaient enquiquinés par le fait de détenir des armes chez soi. On a vu pas mal de seniors avec des armes issues d’un héritage ou qui proviennent d’un grenier."
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