De 1987 à 1990, le peuple segréen a marqué son refus à l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) concernant l’implantation d’un site d’enfouissement de déchets nucléaires au lieu-dit la Gibaudière, au Bourg-d’Iré, commune déléguée de Segré-en-Anjou-bleu (Maine-et-Loire).
« Parti d’une mobilisation spontanée, le mouvement s’est peu à peu structuré », expliquent les membres de la Cadsa (Coordination anti-déchets pour la sauvegarde de l’Anjou), créée en 1987 en opposition au projet.
« En quelques mois, on a réussi à faire la synthèse de deux courants d’opposition, les écologistes et les agriculteurs. »
Neuf semaines de mobilisation
Après neuf semaines de mobilisation, la journaliste Christine Abolivier rapportait dans le Haut Anjou du 17 février 1990 que Michel Rocard, Premier ministre de l’époque, venait d’annoncer un moratoire d’un an sur le projet.
Cette suspension provisoire n’a jamais été levée. Ce qui est synonyme de victoire pour les opposants. Le Bourg-d’Iré faisait partie des quatre sites expérimentés en France, avec un dans l’Aisne, l’Ain et les Deux-Sèvres.
« Ils ont également testé ce projet à Bais (Mayenne), en 2000 », précise Henri-Claude Houssais, l’un des membres de la Cadsa.
La lutte aussi en Mayenne
Le 13 mars 2000, trois chargés de mission envoyés ont été exfiltrés jusqu’à la frontière du département, sous des huées et des jets d’œufs.
Des années plus tard, dans un autre territoire, le projet d’enfouissement CIGEO (Centre industriel de stockage géologique) à Bure (Meuse) a été déclaré d’utilité publique.
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« À Bure, on est sur un projet similaire à celui qui a été tenté au Bourg-d’Iré », poursuit un autre membre de la Cadsa, Jean-Yves Pavec.
C’est dans ce contexte que les membres de l’association Cadsa proposeront une conférence-débat, le 19 janvier 2023 dans la salle du théâtre au Bourg-d’Iré, à partir du film Notre terre mourra proprement, réalisé par le collectif Comité Centrales.
Un documentaire qui retrace l’histoire des tentatives de l’ANDRA « d’imposer aux territoires ses multiples projets de sites de stockage de déchets nucléaires ».
« On reste sur la même idée : ni ici, ni ailleurs », indiquent les membres de la Cadsa. « On a été contactés au début de l’année 2022 par le collectif Comité Centrales. Ils sont venus prendre des témoignages des acteurs des luttes de l’époque. »
https://www.youtube.com/watch?v=G-dvPRtFGGY
Venue du « barde »
« On projettera des séquences du film (disponible sur YouTube) qui seront entrecoupées d’interventions et de débats. »
« On a également contacté Georges Deschère, notre barde. Un agriculteur qui a composé des chansons lors de la mobilisation. »
Les réalisateurs du long-métrage viendront présenter le film.
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