La date du 1er-Mai compte pour les mineurs de fer du Segréen (Maine-et-Loire). Marc Beluet, président de l’Association de sauvegarde des mines de fer d’Anjou s’en est rendu compte au fil de ses recherches historiques et en se remémorant ses souvenirs d’enfant de Bois II, commune délégué de Nyoiseau (Maine-et-Loire).
Construction d’une salle des fêtes
« J’en avais parlé avec des anciens mineurs et des veuves de mineurs. C’est surtout à partir du début des années 1960 que les mineurs ont marqué ce moment-là. Avant, ils n’avaient pas de lieu pour se réunir », explique le passionné d’histoire.
Ce sont d’ailleurs les mineurs eux-mêmes qui ont fait sortir de terre ce lieu de rassemblement.
Cet endroit, c’était le leur. Ils pouvaient ainsi se voir en dehors du travail à la mine, et notamment le 1er-Mai.
« À partir du moment où il y a eu une salle, ce qu’il n’y avait pas dans les autres cités, les mineurs ont commencé à se retrouver pour jouer au palet, à la belote, etc. Chacun apportait son pique-nique mais il n’y avait pas forcément de manifestation. »
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La fête des mineurs en tant que telle est née un peu plus tard.
« Il semblerait que ce soit beaucoup à partir de 1968 que les gens se retrouvaient, notamment à Segré (Maine-et-Loire), sur le port. Après il y a eu moins de gens à Segré, les gens se retrouvaient à Noyant-la-Gravoyère (Maine-et-Loire) pour les mines de fer, mais ces festivités n’étaient pas réservées aux mineurs. »
Après la fin de l’activité minière, la date du 1er-Mai a réellement pris de l’importance pour les mineurs.
« À partir du moment où il y a eu la fermeture de la mine, en 1985, ils ont marqué cette date-là et se retrouvaient dans la salle du Bois II, où ils mangeaient ensemble, l’après-midi il y avait des jeux et le soir ils dansaient. C’était réservé aux mineurs. » Et d’ajouter : « Un peu avant, ils se retrouvaient mais de manière informelle. »
Le syndicalisme dans la mine
Le 1er-Mai rappelle fortement l’histoire sociale et la journée internationale des travailleurs. Il y a une raison à cela. « Au départ, c’étaient les syndicats qui géraient ça. Pour d’autres, le 1er-Mai ça ne parlait pas forcément », détaille Marc Beluet.
Aujourd’hui, cette tradition du 1er-Mai continue de se perpétuer. « Après la fermeture de la mine, ce jour-là, ils faisaient à manger eux-mêmes, puis ils ont pris un traiteur. Mais, depuis un certain nombre d’années, ils vont dans un restaurant fermé le 1er mai. Ils font donc ça le dimanche d’avant ou celui d’après mais la date la plus symbolique pour eux c’est la Sainte-Barbe. »
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