Comme chaque mercredi soir, l’entraîneur du Château-Gontier Badminton club, Benjamin Durand-Cheval, encadrait une séance loisirs, mercredi 24 mai 2023, à Château-Gontier (Mayenne).
Cependant, les licenciés ont pu s’essayer à un nouvel exercice : affronter en fauteuil leur camarade Ümit Konukcu, 35 ans, paraplégique.
"Le fauteuil vient du club d’Avrillé (Maine-et-Loire), dans lequel j’encadre également", explique l’entraîneur. "J’ai demandé un prêt sur deux à trois séances afin de faire un essai pour le club. À voir, si on peut avoir plus."
Pas les mêmes repères
Une première initiative ayant pour but à l’avenir d’amener un deuxième fauteuil dans le club afin d’apporter une forme d’opposition à Ümit, voire de pallier les besoins d’une personne non équipée qui serait dans sa situation.
Charlie Creteur, journaliste pour la rédaction le Haut Anjou, livre ses premières impressions, après avoir affronté Ümit dans ses conditions. "Des choses simples comme ramasser le volant étaient compliquées pour moi", rit-il.
"On se rend compte un peu plus, d’une part, du bon niveau d’Ümit en parabadminton et, d’autre part, de la force qu’il faut avoir dans les bras pour maîtriser les déplacements du fauteuil. Quand il me renvoyait le volant dans le fond, le plus difficile était de jongler entre les mouvements des roues et la prise de la raquette."
"On prend conscience des difficultés qu’il pourrait avoir face à nous", poursuit Marine Dupont, 34 ans. "La coordination du haut du corps n’est pas évidente. On réfléchit trop par rapport à ce que l’on doit faire."
Un sentiment partagé par Céline Bizeul, 37 ans : "On est frustré car tout prend du temps par rapport à ce que l’on a l’habitude de vivre."
"Le jeu est différent. Comme on est concentré sur le fauteuil et les roues, on n’est plus concentré sur le jeu de la raquette. C’est bien de savoir ce que l’autre doit vivre."
Des règles différentes
Pour le principal concerné, cette séance a été une grosse satisfaction. "Les personnes peuvent se rendre compte des règles qui sont différentes (demi-terrain)", sourit Ümit.
"Elles peuvent voir comment gérer le fauteuil et la raquette. Quand tu joues contre moi, tu ne peux pas t’en rendre compte facilement. Une fois dans le fauteuil, il y a des réflexes à avoir que les personnes valides n’ont pas. C’est super intéressant de partager ça."
"Le jeu est différent et beaucoup moins rapide, tu n’as pas de smash et tu joues sur les erreurs de placement de l’autre. Il y a plus de stratégie, on joue sur les points faibles de la personne."
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