Il est resté soixante-deux ans sans savoir ce qui était arrivé à ce compagnon d’armes dont il était proche.
Un habitant de Château-Gontier (Mayenne), Bernard Planchin, 84 ans, vient tout juste, en mars 2023, de retrouver la trace de Michel, un camarade parti en Algérie avec lui, dont il avait brusquement perdu toute trace en avril 1961.
Leur amitié avait commencé en novembre 1959. Attendant à la gare du Mans (Sarthe) avec d’autres recrues du service militaire, Bernard Planchin a croisé la route de Michel, un appelé qui partageait un point commun.
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« J’ai discuté avec un jeune qui était né le 25 octobre 1939, comme moi. On s’est liés de camaraderie. »
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Envoyés à Laval (Mayenne), au 38e régiment d’instruction des transmissions, ils ont été enregistrés l’un derrière l’autre.
« Nos deux matricules se suivaient », se souvient Bernard Planchin.
« Nous avons embarqué à Marseille, le 18 février 1961, sur le paquebot Ville de Tunis. Nous sommes arrivés à notre camp, à Olréansville. Nous avons fait quelques jours plus tard notre visite médicale. Michel et moi étions dans la même file d’attente. »
Les jours ont passé, de patrouilles en missions, jusqu’à ce que le commandant de Bernard Planchin ne lui ordonne de se rendre sur le champ à l’hôpital.
De retour au camp, il a croisé son copain Michel, chargé de monter la garde.
« Je me suis rendu compte qu’il n’était pas très en forme. Il avait les yeux qui pleuraient et le nez qui coulait. J’en ai informé mon commandant, qui m’a répondu que je n’étais pas médecin. »
Disparition soudaine
Vaquant à ses occupations, Bernard Planchin a oublié ce détail avant de se rendre compte de la disparition de son camarade.
« Je ne voyais plus Michel. J’ai tenté de savoir ce qu’il était devenu, sans succès. Je n’ai plus eu de nouvelles depuis mai 1961. Nous nous sommes perdus de vue pendant soixante-deux ans. Je me suis inquiété longtemps. »
Après avoir « toujours cherché à le retrouver », Bernard Planchin a eu une bonne surprise.
« À force d’enquête, des années après ma retraite, je l’ai localisé dans la Sarthe. Je l’ai enfin revu, en mars dernier, avec beaucoup de joie et d’émotion. »
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Les deux compères se sont enfin réunis autour d’un repas, chez Michel et son épouse. Ils ont pu se raconter leurs vies et Bernard Planchin a appris ce qu’il était advenu de son camarade disparu.
« Il avait été rapatrié en France pour raisons de santé. On s’est promis de ne pas attendre soixante-deux ans pour se revoir ! »
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