Pour les villes et villages, la prolifération des pigeons peut devenir un véritable fléau. Christian Boulay, maire de Meslay-du-Maine, en sait quelque chose. « Dès l'installation de la nouvelle équipe municipale, nous avons reçu des dizaines de courriers d'administrés qui se plaignaient d'un grand nombre de pigeons chez eux et des nuisances que cela occasionnait (bruit, fientes, gouttières bouchées, plumes). Certains ont même fait un signalement auprès de l'Agence régionale de santé qui nous a interpellés à ce sujet. Il fallait donc faire quelque chose, mais à notre époque où l'on met en avant - à juste titre - la biodiversité et le bien-être animal, nous avons fait le choix de réguler plutôt que d'éradiquer. »
C'est pour cette raison qu'en mai 2021, les élus ont fait installer un pigeonnier contraceptif en bois au milieu du parc de la mairie. Installé et géré par les sociétés Sogepi et Servibois, pour un coût initial de 24 000 € environ auquel il faut ajouter 4 500 € par an pour la gestion et l'entretien, il reste plus onéreux que la destruction pure et simple des volatiles.
« De 800 à 1 000 nous sommes passés à 300 oiseaux »
Après deux ans d'utilisation, le maire se dit « extrêmement satisfait de la solution écologique qui a été apportée, puisque d'une population estimée entre 800 et 1 000 individus il y a deux ans, il ne resterait actuellement qu'entre 200 et 300 oiseaux ».
Le pigeonnier peut accueillir jusqu'à 50 pigeons et une dizaine de cases ne sont pas utilisées. Tous les quinze jours la société Sogepi vient mettre de l'eau, des graines et stérilise 80 % des œufs pondus. « Il faut toujours laisser quelques œufs viables sinon les pigeons déserteraient l'endroit. Les petits nés dans le pigeonnier y reviendront jusqu'à la fin de leur vie », explique Jacques Brault, adjoint. « Parallèlement à cette installation, deux grandes cages de capture ont permis d'attraper 570 pigeons l'hiver dernier. »
Les oiseaux sont placés dans une volière après un contrôle vétérinaire, et la société Sogepi commercialise les fientes qui sont un excellent engrais. Si certains Meslinois étaient septiques au moment de cette mise en place, il semble que désormais personne ne trouve à y redire puisqu'outre la baisse visible des oiseaux dans les rues, les plaintes ont cessé et le pigeonnier est devenu un site attractif pour de nombreux visiteurs. « D'autres communes nous ont suivis, comme Château-Gontier ou Sablé, précise Christian Boulay. Cela nous conforte dans le fait que nous avons fait il y a deux ans le bon choix pour traiter ce problème. »
Quand on sait qu'un couple de pigeons peut engendrer jusqu'à huit petits par an, on comprend l'enjeu de cette régulation.
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