En lien avec les mouvements de grève de la fin d'année 2022 et du début d'année 2023 puis en cohésion avec la coordination des médecins libres et indépendants (Comeli) de Maine-et-Loire, une quinzaine de médecins dans le Segréen ont pris la décision d'augmenter de 5 € (non remboursé par la Sécurité sociale) le tarif de toutes les consultations, actes techniques ou visites à domicile. Cette hausse a pris effet dès le 12 juin.
Pour les futurs médecins
"Cela ne concerne pas uniquement les médecins du pôle santé Simone-Veil de Segré", explique le Dr Héloïse Gislard, médecin généraliste installé au pôle santé de Segré, depuis 2020. En effet, cette augmentation de la tarification est aussi mise en place par des médecins de Saint-Martin-du-Bois, Combrée ou encore Candé.
Via un communiqué, les médecins estiment que "l'État reste sourd aux constats des professionnels d'un système de santé à bout de souffle, en perte d'attractivité, porté par des soignants étouffés par une ingérence administrative et l'explosion des charges résultant de l'inflation".
"Le but est de revaloriser financièrement le médecin libéral mais aussi ses conditions de travail et de rester attractif pour les futures collègues, et non les faire fuir", poursuit le Dr Héloïse Gislard. "On a plusieurs médecins qui arrivent à la retraite dans les dix années à venir. De plus, il y a un manque de reconnaissance de notre travail des instances politiques."
La loi Valletoux est notamment pointée du doigt. "Cela veut mettre plus en valeur la quantité des soins que la qualité. Les lois qui sont en train d'être discutées sont des lois de coercition et d'obligation. Ce n'est pas une solution pour la médecine libérale."
En l'absence d'amélioration dans les prochains mois, les médecins envisagent de se déconventionner, à l'instar du cabinet médical des Câlins, à Cholet. Ainsi, la consultation ne serait remboursée qu'à hauteur de 0,61 €.
"Il y aura un reste à charge très important pour nos patients et ce n'est pas ce que l'on souhaite. En attendant, cette hausse de 5 € est prévue pour durer. C'est une hausse minimale qui va perdurer sans doute et se majorer, certainement. On espère reprendre les négociations et trouver un accord avec la caisse nationale d'assurance maladie."
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