Vendredi 16 juin, à Laval, un homme de 29 ans a été jugé par le tribunal pour avoir menacé, avec une arme à feu, des lycéens et un surveillant d'internat à Château-Gontier. Les faits se sont déroulés le 25 mai dernier.
Après avoir passé la journée au bar-tabac, l'homme en question passe, à vélo, devant le lycée Victor-Hugo. Très alcoolisé, il se fait interpeller par un lycéen. « J'entends quelque chose comme "roule droit". De la façon dont il me l'a dit, j'ai pris ça comme une agression », raconte le prévenu.
Il rentre chez lui puis, vers 19 h 30, est de retour et croise cinq lycéens en route pour l'internat, qui est situé au lycée Pierre-et-Marie-Curie. Il pointe sur eux un revolver, qui s'avérera plus tard être un pistolet d'alarme. L'assistant d'éducation remarque les retardataires, va à leur rencontre et s'interpose. Le cycliste repart.
À la suite des auditions de victimes, et malgré la difficulté pour les enfants de reconnaître leur agresseur sur les photos, l'individu est finalement reconnu puis interpellé à la terrasse d'un bar, mardi 6 juin.
« Je voulais juste leur faire peur »
Le prévenu, qui réside au Foyer jeunes travailleurs, exprime des regrets : « J'ai fait n'importe quoi, je voulais juste leur faire peur. » Il met en avant des problèmes familiaux, causes selon lui de sa consommation d'alcool. L'individu avoue être passionné par les couteaux et armes à feu : « J'en ai chez moi mais je ne les sors jamais. » Le revolver en question, il se l'est procuré à l'armurerie il y a un an. « Si un jour je suis trop bourré et que je tue quelqu'un... Autant que tout soit détruit », conclut-il.
La mère d'un lycéen témoigne à la barre : « J'entends les problèmes de ce jeune homme. Mais qu'en sera-t-il demain, puisqu'il habite à proximité d'un lycée ? » Une autre ajoute : « Je pense que la peur va rester quelque temps chez nos enfants. »
La substitut du procureur souligne l'inquiétude qui a animé la population, les magistrats et les enquêteurs entre le moment des faits et celui de l'interpellation. « J'aurais moi aussi été angoissée à la vue de cette arme-là », poursuit-elle. « Les médias font écho de l'augmentation des agressions violentes et armées. Dans ce dossier, les faits sont graves. »
Elle demande une peine de 20 mois de prison, dont 8 mois avec sursis probatoire de deux ans, avec mandat de dépôt. Ainsi qu'une interdiction de paraître aux abords du lycée, l'obligation de soins, ou encore l'interdiction de porter une arme pendant cinq ans.
Les premiers mots de la défense sont pour les victimes : « Ce qui s'est passé n'est pas normal. » Elle revient sur l'enfance compliquée du prévenu, abandonné très tôt par ses parents : « Il y a des gens que la misère ne quitte pas. Il a tout vécu. Il va vivre dans la rue et connaître la violence qui y est liée. »
Le tribunal suit les réquisitions du parquet, avec obligation de soins, de travail, interdiction de paraître dans quatre rues à proximité du lycée Victor-Hugo, interdiction de se rendre dans des débits de boissons, et interdiction de porter une arme pendant cinq ans.
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