La société collective L'Ymagier, basée à Changé, s'est lancée dans un projet majeur : réaliser un film avec des témoignages de personnes ayant connu Robert Tatin.
Un travail depuis plus d'un an qui les a emmenés partout et nécessité des recherches.
"Le projet a débuté quand nous avons réalisé un film sur le domaine artistique. Un artiste, adhérent à l'association des Amis du musée Robert-Tatin, nous a alors fait part de leur volonté d'enregistrer les témoignages de personnes ayant connu l'artiste", expliquent Yann Guibert et Pierre Bouron, réalisateur pour L'Ymagier.
Une vingtaine de témoignages
"Nous avons actuellement une vingtaine de témoignages. Au début, c'était seulement une dizaine, mais c'est comme une toile d'araignée, dès qu'on interviewait une personne, elle nous envoyait vers une autre."
De ces témoignages ressort surtout "le caractère de Tatin avec un gros K !" plaisantent les deux réalisateurs.
"On a des témoignages qui indiquent que quand Tatin arrivait devant les réalisations d'œuvres qui ne lui convenaient pas car non fidèles aux plans, il prenait un marteau et cassait tout. Un autre, un journaliste avec qui Tatin a finalement sympathisé, nous explique que la première fois qu'il a voulu l'interviewer, il lui a dit de dégager sous prétexte qu'il ne connaissait rien à l'art brésilien !"
Ils continuent : "C'était un artiste qu'il ne fallait pas emmerder. Il savait ce qu'il voulait. C'était un homme qui était décrit par d'autres comme un puits de sciences, complètement investi dans son œuvre."
Les réalisateurs ont aussi retrouvé une Iranienne qui vit au Pays de Galles et qui a travaillé avec l'artiste.
"Elle nous indiquait qu'avec Robert, sans se parler, ils se comprenaient ; qu'il avait su lui transmettre son énergie, tel un chaman."
L'un d'entre eux évoque, lui, le but ultime de Robert Tatin : "La création d'un village d'artistes au musée."
Ils résument : "Vu les témoignages recueillis, on s'aperçoit que c'était un homme complexe."
Pas de membres de la famille
Mais aucun membre de la famille directe ne témoigne. Lise Tatin, qui vit dans un Ehpad à Laval, ne l'a pas souhaité. "On va essayer de récupérer une interview qu'elle avait faite il y a une dizaine d'années pour l'intégrer."
Une de leurs filles est sous curatelle et la seconde, qui vivait à une époque du côté de Lyon, "a complètement disparu".
"Le film sera disponible pour des chercheurs, des personnes qui se penchent sur l'œuvre de Tatin", explique le directeur du musée, Bruno Godivier.
Les réalisateurs, eux, espèrent aller plus loin et réaliser un long métrage sur Tatin "mais il nous faudrait trouver des coproducteurs".
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