Jacky Durand a gagné son premier titre de champion de France le 27 juin 1993, à Châtellerault, sous les couleurs de l'équipe Castorama, dirigée par Cyril Guimard.
Le natif de Ballots attaqua très tôt, comme il savait si bien le faire, et l'avait prouvé l'année d'avant dans le Tour des Flandres, qu'il avait gagné.
Après 160 km d'échappée, il remportait sa première tunique bleu blanc rouge.
Il règle ses comptes
Sur le podium, Jacky en profitait pour régler quelques comptes.
Ses propos de l'époque étaient repris dans le Haut Anjou du 2 juillet 1993 : "En 1991, j'ai gagné le Grand Prix d'Isbergues, seul, après une longue échappée, et certains ont dit que c'était de la chance. L'année dernière (1992), j'ai gagné le Tour des Flandres, toujours seul, et après une longue échappée (215 km), et on a encore parlé de chance. Aujourd'hui, je gagne encore. Je crois qu'on ne pourra plus parler de chance, ni de hasard."
Il le prouva l'année suivante, en 1994, en remportant encore le titre de champion de France.
Trente ans après, il raconte
Contacté Jacky Durand revient sur cette journée faste, inoubliable pour lui.
"Ce jour-là, j'ai su que j'étais le plus fort rapidement. Dans une carrière, il n'y a pas beaucoup de ce genre de journées où vous sentez que vous survolez les autres. C'est peut-être même la seule fois où j'ai senti que j'étais le plus fort à ce point-là."
À tel point que "je jouais avec mes camardes d'échappée car je voyais que je pouvais les lâcher à tout moment. Il ne pouvait rien m'arriver. À 40 km de l'arrivée, j'ai même adressé un pouce à mes mécanos en leur disant : "Ne vous inquiétez pas, je vais gagner.""
Une confiance énorme alors que "même si je faisais partie des trois ou quatre protégés de l'équipe, c'était Laurent Brochard qui était le numéro 1. Mais dès le départ, je me glissais dans toutes les échappées qui se créaient."
Pourtant, il faisait chaud. "C'était la canicule : 35 °C. Mais j'ai toujours aimé ces grosses chaleurs. Beaucoup de mes victoires se sont concrétisées avec des températures comme ce jour-là."
Il revient aussi sur "ce sentiment de revanche. Il m'était revenu aux oreilles que certains disaient que j'avais gagné le Tour des Flandres avec de la chance, que je n'en gagnerai pas d'autres. Je n'ai pas aimé du tout..."
Son image a surtout changé.
"Gagner le Tour des Flandres parle aux passionnés. Mais gagner un titre de champion de France parle au grand public. Ce qu'ils veulent voir sur le Tour de France, c'est le maillot jaune, les autres maillots distinctifs et celui de champion de France. Je ne passais plus inaperçu nulle part."
3e champion de France renazéen
Avec cette victoire à Châtellerault, il devenait le troisième licencié du club de cyclisme de Renazé à arborer la tunique tricolore, après les victoires d'Yvon et Marc Madiot.
"C'est le seul petit club amateur à avoir autant de titres de champion de France !"
Jacky fut reçu à Ballots par le maire, M. Lepage, et les habitants.
Il était accompagné de Stéphane Heulot, autre professionnel, à qui il avait même dit : "Tu vois, si tu veux devenir champion de France, il faut passer par le club de Renazé."
Pour la petite histoire, Stéphane Heulot deviendra bien champion de France sur route, en 1996... mais sans se licencier à Renazé !
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