Comment est venue l'idée de ce documentaire ?
Nicolas Jallot : En décembre 2021, le président du Festival des 37, Loïc Méjean, a insisté pour que je vienne projeter mon dernier film sur l'Afghanistan Massoud, L'héritage, à Château-Gontier et Renazé (Mayenne).
C'était l'occasion de retrouver ma terre natale. Loïc m'a interviewé sur mes souvenirs des ardoisières. Je suis fils et petit-fils de mineurs. À Renazé, j'ai donc vu le reportage au cinéma Le Vox qu'il a réalisé sur les ardoisières.
Ça m'a remis dans le bain du sujet. Plus tard, je me suis rendu compte qu'il n'y a jamais eu de documentaire sur l'histoire des ardoisières de l'Anjou. Il n'y en a pas eu sur ceux que j'appelle les gueules bleues. J'ai donc proposé à France Télévisions un film sur eux.
Il est prévu pour quand ?
L'année prochaine, ce sera les 10 ans de la fermeture de la mine de Trélazé. La dernière à avoir fermé en France. Je réalise donc ce film pour 2024. J'ai deux producteurs : Screenshot et Atelier 8. J'ai commencé à écrire le film en septembre 2022. Je commence à monter cet été. Il sera diffusé sur France 2 et France 3.
Nicolas Jallot était passionné de photos durant son adolescence (Photo Nicollas Jallot). - Nicolas Jallot
Quelles idées avez-vous en tête pour ce film ?
Ce sera hyperfocus sur Trélazé mais dedans, je veux aussi parler de la Mine bleue de Nyoiseau (Maine-et-Loire), où j'ai tourné, mais aussi de Bel-Air, Misengrain.
J'ai rencontré le dernier mineur à être remonté de la mine de Renazé en 1975. Je pense que ça va être un très beau film, une belle épopée, sur les traces de mon passé. La période sera plutôt contemporaine, des années 1960 à aujourd'hui.
Ce sera à double entrée : historique et le combat des gueules bleues. Il y a eu combat syndical qui a un impact socioculturel sur la région. Je vais aussi parler de ceux qui ont été silicosés et qui veulent encore se faire reconnaître en tant que maladie professionnelle.
Pour moi, c'est important de parler de l'image de souffrance dans ce film. Je rencontre des gens qui ne regrettent rien. C'était l'amour du travail. Je veux faire dans l'humain, un film patrimonial, un devoir de mémoire.
En quoi ce film diffère-t-il de vos précédents ?
C'est la première fois que je fais un film local. J'utilise des archives personnelles. De 12 à 18 ans, j'étais passionné de photo. J'ai d'ailleurs fait des photos au fond de la mine de Renazé (Mayenne). Je recherche des films Super 8 et photographies sur les ardoisières de Renazé dans les 1960 et 1970, ainsi que des images de la construction du vélodrome. C'est un film différent à tous les étages car le dispositif narratif et filmique sera différent de ce que j'ai déjà fait. J'ai pris un chef opérateur de fiction, par exemple.
Pratique : Contact au 06 20 40 08 10.
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