La sécheresse est venue s'inviter lors du dernier conseil communautaire d'Anjou bleu communauté avant l'été, mardi 27 juin. À l'heure actuelle, le Maine-et-Loire ne fait pas encore face à de véritables restrictions d'eau.
Mais les élus réfléchissent sur les possibilités à long terme face à ces épisodes à répétition. Ils ont ainsi interrogé Suez, venu faire le bilan après un an de délégation de service public assainissement.
"Une question par rapport au fait de pouvoir faire de l'arrosage avec les eaux usées. Est-ce que c'est possible ? Est-ce que ça ne doit pas guider nos investissements ?" demande Nicolas Chéré.
"Techniquement, ça se fait"
Matthieu Cailleau, adjoint au directeur d'agence Pays de la Loire de Suez, a donné son avis en tant qu'entreprise mais aussi en tant qu'ingénieur environnement.
"Le fait de réutiliser les eaux usées n'est pas nouveau. La technologie existe", introduit-il. Et de préciser : "Remettre de l'eau usée à certains endroits pour faire de l'eau potable, techniquement ça se fait, mais à quel coût, réglementation, principe de précaution, etc. ?"
L'ingénieur environnement de Suez a toutefois un exemple où cela fonctionne.
"Aujourd'hui, il y a un seul endroit où on consomme de l'eau potable en circuit fermé, c'est la station spatiale internationale. C'est le seul endroit où l'eau est recyclée à 100 %."
Selon lui, la réutilisation des eaux usées est une solution, même si cela ne résoudra pas tout.
"Il faut y aller mais il ne faut pas l'envisager comme une solution qui va tout résoudre. Il faut regarder localement, avec la tête froide. Techniquement, ce n'est pas un sujet. Le sujet est plus comment on va la mettre en œuvre."
Et de poursuivre : "Pour réutiliser de l'eau usée, il faut être en capacité de la stocker pour le moment où vous avez besoin de l'arrosage."
En Maine-et-Loire
À la sortie de la station d'épuration, les eaux traitées sont renvoyées dans la nature. Reste à savoir où on les rejette, explique l'ingénieur environnement. "Sur la côte, certainement qu'il est plus intéressant de faire comme ce qui est fait aujourd'hui ou ce qui va être fait au niveau des Sables-d'Olonne, c'est-à-dire éviter de renvoyer de l'eau douce dans de l'eau de mer et faire travailler la nature", détaille Matthieu Cailleau.
Aux Sables-d'Olonne, l'eau du barrage est rendue potable puis consommée par les habitants. Ensuite, elle est dépolluée et rejetée en mer.
Tel que le projet est envisagé, les eaux seront à nouveau traitées avant de passer dans une zone végétalisée, puis réintroduites dans le barrage. La Vendée souhaite ainsi pouvoir reconsommer une partie de ses eaux usées. "À l'échelle du Maine-et-Loire, est-ce qu'il y a un sujet ? Je ne saurais pas vous le dire", termine l'ingénieur.
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